mardi 1 décembre 2009

L'Université de la Nouvelle-Orléans

Au terme d'un premier semestre dans une université américaine, certaines choses me semblent toujours si surprenantes que je m'en vais de ce pas en faire un petit bilan.

Je me suis donc inscrite au mois de juillet - bien après les dates butoires d'enregistrement en tant qu'étudiante internationale - pour faire un "Master of Arts and Romance Languages" (équivalent à un Master II en France, ou pour les plus vieux d'entre nous, à un DEA).

L'inscription d'abord : un parcours du combattant. Vous devez vous présenter à 5 bureaux différents avec vos documents d'expatriés, des traductions officielles de tous vos diplômes et relevés de notes en anglais (relevés que vous devez demander au préalable à vos facs en France parce que vous les avez paumés au cours de l'un des 5 déménagements qui ont jalloné vos premières années d'enseignement), traductions qui vous couteront 100 dollars par diplôme, deux à trois lettres de recommandations de vos professeurs en France, les papiers officiels signés par le Codofil attestant que vous êtes exempté des frais d'inscription (ce qui vous évitera de payer presque 6000 dollars par semestre) ; vous êtes ensuite invité au bureau d'enregistrement final où l'on vous donne les codes d'accès au site de la fac qui gère à peu près toute votre scolarité. Et vous mettrez à peu près autant de temps à maîtriser ce site qu'à passer votre master.

Les cours sont en anglais et en français pour la spécialisation en littérature (quoique les supports soient en anglais), et les étudiants américains qui sont candidats à ce master sont tous bilingues.

La première chose qui m'a frappée est la facilité et la légitimité avec lesquelles les étudiants remettent en cause un cours, une assertion ou une analyse de l'enseignant. Leur opinion vaut autant que celle d'un spécialiste, doctoré et expérimenté. Ok. Deuxième chose, apprise en prenant un café avec l'un de mes profs, il est demandé aux enseignants de ne pas "contrarier" les étudiants, et donc, de ne pas faire offense à leurs mauvaises réponses, à leur réparties spontanées ou à leur présentation baclée. Le prof conserve son droit de note, sans mauvais jeu de mot, mais les relations chaleureuses et sympathiques qu'on lui demande d'établir avec ses étudiants sont surprenantes : il sourit aimablement quand l'un lui répond "on a inventé la lumière" lorsqu'il pose la question "A quoi correspond l'année 1715?" (véridique...)

Et puis ily a deux jours : l'évaluation. Distribution d'un questionnaire évaluant le cours dispensé par le prof durant le semestre. Basé sur des critères tels que "l'enthousiasme" de l'enseignant, sa capacité à "articuler clairement", la "qualité de ses supports", sa "passion", la "densité de sa préparation", etc. En remplissant ledit quesitonnaire, j'ai repensé un sourire aux lèvres, à ce site crée il y a un ou deux ans en France qui permettait aux lycéens de noter leurs profs et qui a immédiatement été supprimé par voie légale. Et je me suis dit : on a bien fait...

mardi 24 novembre 2009

Halloween... Quoi, je suis en retard ?!



Un peu en retard donc (comme c'est de coutume sur ce blog...), je vous fais partager le week-end d'Halloween fêté il y a plus d'un mois, en même temps que le "Vaudou Fest", gros festival de rock de la Nouvelle-Orléans où les plus gros fans revêtent les déguisements les plus déjantés. Résultat, vous atterrissez sur une planète de bizarres dans une ambiance bonne enfant de vieux rock, recréee comme un village autour des 4 grosses scènes de concert qui ont accueilli entre autres cette année : Down, Kiss, Jeanne's addiction, Wolf Mother, et... Lenny Kravitz... Et oui, les filles, Lenny était parmi nous.

On s'est donc mis au diapason et on a sorti les gros outils. Dans la mesure où les déguisements cette année, c'était zéro idée (si l'on excepte Marge et Omer Simpson, trop jaunes ainsi que David Bowie et sa femme, trop blond pour Arnaud et trop mince pour moi) ; on a donc tout misé sur le maquillage. Et on a eu notre petit succès pendant le vaudou fest, photographiés par des touristes! La gloire!

Bon à savoir : les trois magasins de déguisements de Magazine Street sont bondés les jours précédents Halloween, et over bondés le jour même. Celui qui se trouve en face de la gendarmerie vous fera attendre parmi des dizaines d'autres clients sur le trottoir avant de vous faire rentrer par wagon de 15 au bout d'une bonne heure. A la Nouvelle-Orléans, on prend ça au sérieux!

dimanche 8 novembre 2009

New York

Je profite de ce samedi ensoleillé et chaud (27° degrés...) pour vous faire un petit compte-rendu du dernier petit voyage qu'on s'est offert durant les quelques de vacances d'automne que l'école à octroyé à ses enseignants pour la première fois. 5 jours d'enfer dans un superbe appartement de Tribekka, l'un des plus chouettes quartiers de New York.
De Soho à Greenwich Village, en passant par les boutiques de la 5th avenue, un picnique bio à Central Parc, l'Empire State Building par un temps parfait, la patinoire du Rockfeller Center, le Guggenheim Museum et l'expo Kandinski, le pont de Brooklyn et le ferry gratuit autour de la statue de la liberté, les rolleyeurs déguisés de Central Parc (encore), le Barnes and Noble géant du bout de la rue, l'appartement de De Niro jusqu'à côté du notre, les lumières de Times Squares, Harvey Kettel croisé sur le même trottoir, l'université : on a tout adoré. A refaire dès que possible.


Conseils pour ceux qui aimeraient y faire un tour :

- prévoyez une bonne somme d'argent liquide à la sortie de l'avion pour payer le taxi : un aller pour le coeur de Manhattan vous coutera près de 60 dollars.

- la 5th avenue est réputée pour ses boutiques et son shopping, mais vous ne trouverez là que des boutiques de luxe : allez plutôt faire un tour dans les petits rues des quartiers de Soho, Greenwich ou Little Italy, où vous trouverez de superbes boutiques.

- A partir du mois de septembre, prévoyez des vêtements chauds ; ça pèle.

- Faites les vrais touristes ; malgré la répulsion que ça nous inspire à tous, il y a des endroits qu'il ne faut rater sous aucun prétexte. Genre, le toit de l'Empire State Building.
- Si vous voulez allez faire un tour du côté de la Statue de la Liberté, sans pour autant grimper dessus, il existe plusieurs circuits de Ferry : la plupart vous prenne 12 à 15 dollars sans vous dire que la Staten Island Ferry, la compagnie que prennent les gens qui vont bosser sur Manhattan, est gratuite !

- Les locations sont évidemment hors de prix si vous voulez loger dans Manhattan même, mais faites un tour sur la Craigslist de New York, et vous trouverez surement quelque chose dans vos prix. Quels qu'il soient.

Je laisse les photos parler d'elles-mêmes...








MacDo avec mon beau-frère.

Picnic à Central Park.
Il fait beau, l'herbe est douce, la vie est
belle.






Times Square
en mode "priorité ouverture".





Ouragan en vue, again !




On the road again !

Bon non, pas vraiment encore sur la route d'une éventuelle évacuation, mais l'état d'urgence vient d'être déclaré par le gouverneur de Louisiane à l'approche de l'ouragan Ida.

L'ouragan vient d'entrer dans le golf du Mexique par le Mexique et est classé catégorie 2. Sur 5. Pas trop alarmant donc, mais les écoles publiques de la Nouvelle-Orléans sont fermées demain lundi aux élèves afin de laisser leur temps à leurs gentils professeurs de calfeutrer fenêtres et portes au cas où l'ouragan se déclare.

Ceci dit, peu d'inquiétude : la Nouvelle-Orléans est bien sur la trajectoire de l'ouragan, mais n'est pas censée être dans l'oeil du cyclone et les eaux froides du golf
se chargeront probablement de le dissiper. La saison des ouragans est presque terminée et d'habitude, les eaux du golf sont chaudes ce qui donne de l'ampleur à l'ouragan (et je n'ai aucun mérite, c'est Arnaud qui m'a appris ça). A voir, donc.

jeudi 22 octobre 2009

People of Walmart

Comme je vous l'ai déjà dit, Walmart est une grande chaîne de supermarchés, bon marché, qui s'apparente un peu à nos plus grands Lidl. Comme je vous l'ai déjà dit également, aux Etats-Unis mais en Louisiane principalement, les gens se foutent absolument de la façon dont vous vous habillez, et par conséquent, de la façon dont ils s'habillent. Pas de jugement, pas de moquerie. Ce qui les poussent parfois à oser des choses qu'on a même du mal à imaginer.

Les deux combinés, vous obtenez ce site People of Walmart, qu'un anonyme a ouvert il y a quelques temps et où il met en ligne les photos volées qu'il prend des clients les plus improbables, dans tous les Walmarts des USA. C'est questionnant mais hilarant.


Quelques exemples...





dimanche 18 octobre 2009

La nouvelle école.

J'ai donc été affectée cette année dans une autre école. Il s'agit aussi d'une école publique de la Nouvelle-Orléans, mais elle fait partie de ce qu'on appelle les "Charter Schools" : ce sont bien des écoles publiques mais elles disposent d'un statut particulier qui leur permet de déroger aux règles des écoles publiques ordinaires. Elles reçoivent une enveloppe d’argent de l'Etat pour leur fonctionnement qu’elles gèrent selon leurs propres règles et qu’elles complètent en levant des fonds privés.
Dans la mienne coexistent deux programmes : le programme d'immersion en français où les élèves reçoivent leurs cours en français et communiquent en français toute la journée (ils sont donc parfaitement bilingues) et un programme Montessori où les élèves reçoivent un enseignement trés particulier qui se veut à l'écoute des envies de l'élève, de ses réticences, de ses désirs, de ses ennuis. Quand on passe devant les classes Montessori, il n'est pas rare de voir des élèves allongés par terre avec un boulier entre les main ou mettant en images sur des affiches grandeur d'homme leurs derniers savoirs mathématiques.

Evidemment, la différence entre cette école et celle où j'ai travaillé l'année dernière, relève de la même différence qui distingue l'homme de la femme : elles ne se comprendront jamais.

En clair, c'est le jour et la nuit.

Pour exemple, cette année, en 6°, pour leurs exposés sur la mythologie grecque (ah oui, parce que cette année, je fais VRAIMENT cours) certains de mes élèves sont venus déguisés : j'ai donc vu débarquer une Athéna, une Aphrodite et un Hadès dans des costumes faits maison par les mamans, soucieuses d'un apprentissage complet et d'une expérimentation parfaite. Okkkkkk.

Ce qui demande donc une charge de travail hallucinante mais qui procure aussi beaucoup de satisfactions. A commencer par le fait que je n'enseigne plus en anglais, mais en français. Ce qui rend les choses évidemment plus confortables.

Méa Culpa (again)

Si je me fie à la date du dernier post publié sur ce blog, ça fait un bon mois et demi que je n'ai rien écrit et rien partagé. Oups.

Entre la nouvelle école, les nouveaux élèves, la nouvelle façon d'enseigner, la fac, nos sorties, nos voyages, je n'ai plus le temps de rien.

Quoi c'est pas un excuse ? Bon, d'accord, admodum.

Alors, je vais essayer d'être plus régulière, promis.

Et je vous parle tout de suite de l'école. La nouvelle.

dimanche 6 septembre 2009

Soirée fille au Tipitina's


Après les premières semaines de rentrée, le travail, la fatigue, les copies à corriger, les élèves aussi, on éprouve parfois le besoin de sortir entre filles, sans personne de sexe masculin, et de se rendre, toutes belles, à l'anniversaire de DJ Soul Sister, célèbre dans toute la Nouvelle-Orléans, qui fêtait l'évènement au Tipitina's, un club mythique sur Tchoupitoulas avenue.

Et ben j'aime autant vous dire que ça fait du bien!

Ambiance électrique, musique funk et soul des années 70, club vraiment sympa et coca light pour tout le monde.

DJ Soul Sister était accompagnée d'un groupe funk dont le batteur a fait un solo de 30 mn dans le noir le plus complet à cause d'une coupure de courant générale, et a réussi à mettre une ambiance incroyable parmi les quelques 300 personnes présentes. Il a été ovationné copieusement après une dernière partie hallucinante et c'est à ce moment-là que nous nous sommes aperçu que la clim aussi avait été coupée et que nous n'étions que sueur et eau.

Glamour.

Dancing Lessons


Pour terminer l'été en beauté, bien que d'un point de vue climatique et calorifique la saison soit très loin d'être finie, nous avons pris quelques cours de swing, cette magnifique danse qui se pratique en maison de retraite ou dans les festivals branché-bobo-décalé des printemps parisiens.
Les cours étaient gratuits, publics, proposés dans le grand hall d'entrée du World War II Museum, et dispensés par Nathalie (une française!) installée au Etats-Unis depuis presque 20 ans.
Au rythme d'un partenaire différent toutes les 3 minutes, et des "Save the last for me" des hommes esseulés de l'assemblée, on s'est bien marré, Arnaud, moi, et nos amies espagnoles Pepa, Natalia et surtout Olga.



Clichés mémorables.
Arnaud et Pepa.









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vendredi 7 août 2009

Retour et Bilan - Partie 2

Si l'enseignante donc a eu du fil à retordre et si bien souvent, elle a eu envie de donner des coups de boule dans la masse, elle a aussi bénéficier d'une expérience absolument unique dont les ressacs survivront longtemps, lancinants, dans les profondeurs de ses introspections.
Pas mal cette phrase, tiens.

- Avant toute chose, j'y ai développé un anglais fleuri qui m'a rendue capable de comprendre ça. Il faut savoir que les élèves afro-américains des écoles publiques de la Nouvelle-Orléans ne parlent pas l'anglais standard et ne parlent pas non plus l'américain courant. Ils utilisent un anglais argotique amputé et bricolé qu'il est très difficile de comprendre. Exemple ? Exemples :
ils ne disent pas "he doesn't" mais "he don' ". Sans "t" en plus, oui.
ils ne disent pas "open the door" mais "ope tha do".
ils ne disent pas "nothing" mais "not'gn"
ils ne disent pas "twenty" mais "tweny" (et supprime tous les "t" de manière générale)
ils ne disent pas "you all" (pour "vous" pluriel) mais "yall" quand ce n'est pas "yao"
Ce qui a accru mon écoute et améliorer de façon exponentielle ma compréhension orale, mais qui m'a aussi donné un accent New Orleans reconnaissable dans tous les Etats-Unis!

- Hyper important également, les collègues, qui tous m'ont appris quelque chose et ont contribué à ce que je comprenne cette culture afro-américaine aux antipodes de la mienne. La culture est le maître mot en réalité de ce que cette année m'a apporté : la langue, la façon de raisonner, de manger, d'accepter, de se souvenir et d'aider, cet apprentissage donc, a été d'une richesse incroyable.

- L'absence de jugement ; voilà qui a été aussi très positif. Les américains, femmes, hommes, enfants, ados, ne jugent pas. Ils ne se moquent pas et acceptent l'autre en témoignant toujours beaucoup d'intêrét pour ce qui le différencie. A l'école, les élèves ne se moquent jamais les uns des autres malgré une franchise grande-gueule et protègent les "différents" plutôt qu'ils ne les prend pour cibles. De la même façon, la Nouvelle-Orléans est-elle l'exemple type d'une communauté bouillonnante de styles, d'individualités toutes aussi surprenantes les unes que les autres qui ne redoutent pas le jugement de l'apparence et où les gens se sentent parfaitement libres de s'y vêtir comme ils l'entendent et d'y laisser parler leurs inclinaisons esthétiques aussi loin qu'ils le désirent. J'ai d'ailleurs, à titre d'illustration de base, croisé peu de gens non tatoués à la Nouvelle-Orléans. Et les femmes entre elles sont beaucoup moins féroces que les françaises au boulot.
Sauf vos à prioris, les Américains sont des gens gentils. Quand ils ne sont pas traders.

- La douceur de vivre ; le climat bien sur, la chaleur ou la douceur de l'air, mais aussi la végétation tropicale, luxuriante, qui fait des arches suspendues au-dessus des routes, le rythme de vie, calme, parfois trop calme (voire à rendre dingue au bureau des permis de conduire, mais enfin), la musique qui flotte dans l'atmosphère en permanence, la vie au-dehors ; tout y est satisfaction de se lever le matin.

Voilà ce à quoi je pense lorsqu'il s'agit de faire le bilan positif mais je sais que j'oublie des choses, que mon engouement et mon amour pour cette ville ne se limitent pas à ça, et que donc, j'y reviendrai.

jeudi 6 août 2009

Retour et Bilan - Partie 1

De retour, à la Nouvelle-Orléans cette fois-ci, on a retrouvé la canicule douillette, certains diront insupportable, du mois d'août. 93 degrés farenheit et 91 % d'humidité. On respire comme à travers un coton imbibé d'eau. J'adore.

Bilan donc.

Bilan de l'année scolaire et personnelle écoulée, bilan de ce qu'elle a apporté, bilan de ce choc culturel inévitable quoiqu' inattendu dans ses proportions ; enfin, bilan d'une petite portion de route dans une école publique américaine défavorisée en plein coeur de New Orleans.

Plusieurs points semblent se détacher du reste ; des comportements marquants parce qu'absolument inhabituels pour la française que je suis, et des croyances difficiles à ingérer.

- Lorsque vous êtes prof dans ce genre d'école (collège + lycée en ce qui concerne la mienne), vous devez d'abord apprendre à connaître cet autre support qu'est le vecteur premier et essentiel de la communication entre les élèves : le corps. Mes élèves n'avaient de cesse de danser, de bien danser ; de chanter, de bien chanter ; et cela constituait l'aspect plutôt positif de la chose. Mais très vite, cela s'est traduit par d'autres manifestations que sont les hurlements : mes élèves étaient tout bonnement incapables de parler sans hurler. Sans se rendre compte de ça, et sans vouloir du tout le corriger auquel cas, les élèves se hurlaient dans les oreilles en permanence, en classe, dans les couloirs, à la cantine, et lorsque les profs eux-même se font entendre d'un bout à l'autre d'un couloir de 700 feet sans avoir à forcer sur leur voix, qu'y trouver d'anormal ?! Pour eux, après en avoir discuté et avoir tenté de comprendre, c'est un signe de force ; celui qui hurle le plus fort et le plus vite, est celui qui domine. Les autres ou la situation.
De la même façon, les filles, très précoces d'un point de vue développement physiologique, usent beaucoup de leur corps, de leur souplesse et de l'audace que leur jeunesse libre leur laisse, pour "parler" aux garçons, plus âgés souvent, et osent des comportements qui ne seraient pas tolérés parce que mal compris dans un établissement scolaire français. Or, dans la mesure où on laisse les élèves dans la plus parfaite ignorance quant à la sexualité et ses questionnements (contraception surtout, mais aussi MST, etc) , ce langage conduit parfois -souvent- les jeunes filles à aller un peu trop loin dans la communication. Cette année, 4 élèves ont quitté l'école parce qu'elles étaient en grossesse avancée.

- Ensuite, il faut apprendre à gérer l'incapacité des élèves à se concentrer ; si vous êtiez prof en France, oubliez ces heures de cours de français où ensembles, d'un élan d'amour commun pour la littérature française naturaliste, vous décortiquiez les textes de Zola et Mirbeau pendant une heure légale de classe, et qu'entre questions et débats, la pensée avancait, se construisait, avant de noter tout ça dans un cours bien propre souligné au stylo rouge. Quoi je fantasme ? Quoi j'idéalise ? Bref. Dans une école publique américaine, à forciori défavorisée, vous ne pouvez pas faire un cours uniforme d'une heure ; les élèves ont été éduqués dans la thérorie du "je-passe-à-autre-chose-5-mn-après-l'avoir-commencé" (il n'y a qu'à en constater pour preuve le nombre incalculable de spots pub durant un film sur les télés américaines, qui le font s'étirer près de 3 heures et qui rend la suite chronologique et sémantique du film impossible à suivre!)
Donc acte ; les élèves s'attendent à ce que votre cours soit constitué d'un éventail changeant d'une multitude de petites activités ludiques (on ne dit pas à un enfant qu'on laisse à l'école le matin "travaille bien", mais "have fun"...) qui évitent l'écueil terrible de la lassitude scolaire. Si cela devait arriver, les élèves ne manqueraient pas de vous le faire remarquer par un "it's boring" légitime qui attend donc, une remédiation immédiate. Et si l'ennui devait persister, ils se lèveraient tout simplement de leur chaise pour marcher librement dans la classe en disant devoir s'étirer et faire un "break". Au mieux. Au pire, ils se mettraient à chanter et à danser (voir paragraphe ci-dessus!) Et ça je peux vous dire, ça donne envie de casser des dents.

- Enfin, ce qui est le plus marquant, et le plus choquant à vrai dire, ce sont ces croyances religieuses, que je respecte, mais qui prennent souvent la place de réelles connaissances. J'ai déjà évoqué le sujet précédemment sur ce blog, mais il me faut là en faire une nouvelle mention. La certitude absolue que les élèves nourrissent par exemple, concernant la création du monde par Dieu, leur inspire un rejet catégorique de l'histoire de l'évolution des espèces et des théories darwinistes pour ne citer qu'elles. Les dinosaures n'ont pas existé et leur prof de sciences leur assène qu'en effet, Dieu a crée le Monde, mais que le noter noir sur blanc dans des livres scolaires en école publique, ne se fait pas. Perplexité. De la même façon, la confiance qu'ils ont en ce que Dieu leur réserve pour l'avenir les conforte imparablement quant à leur futur d'adulte mais les dispense également d'agir : si je tombe enceinte (voir plus haut), Dieu en a voulu ainsi et de toute façon, l'avortement est contraire à l'Eglise.

Voilà ce qui, à titre personnel et non représentatif, m'a marquée cette année, plombée un peu les premiers mois et enrichie les derniers.

Alors bien sur, je n'évoque pas -encore- ce que cette année m'a apporté de si positif que je suis encore là, mais il est bien connu qu'on ne retient d'abord que le négatif, le difficile, l'obstacle surmonté. J'y viendrai donc dans un post prochain qui sera la suite et la fin de ce bilan.

vendredi 24 juillet 2009

Welcome home!

Lorsque l'on rentre en France pour les vacances après une première année passée à l'étranger, on se rend compte qu'on a oublié un tas de choses, quotidiennes ; on se rend compte qu'on a oublié cette atmosphère particulière à chaque pays, les odeurs de la pluie, l'ambiance des rues, les bruits.

- On oublie par exemple, le code de sa carte bleue française et après avoir fait deux tentatives ratées, on finit par payer par chèque.
- On oublie que l'on peut répondre en français aux gens qui vous demandent l'heure dans la rue ; on passe donc pour une horrible crâneuse qui show off. Comme disent les Américains.
- On oublie qu'on peut trouver du fromage pour moins de 10 dollars le misérable petit morceau et on tombe en inertie béate devant le rayon fromager de Leclerc, de Carrefour et de toute autre grande surface capitalisante au logo bleu et rouge.
- On oublie que les gens ne sont pas aimables ; triste constatation s'il en est, les passants, les serveuses, sont plus renfrognés, plus revêches, moins funky.
- On oublie le goût du Nutella... Produit d'importation extrêmement couteux aux Etats-Unis, cela faisait un an que nous survivions sans en lui substituant diverses denrées aussi sucrées qu'indigestes.
- On oublie que les voitures sont si petites.
- On oublie que les autoroutes sont payantes et qu'un Paris-Bordeaux vous extorque 50 euros!
- On oublie les doublages français sur les films étrangers ; il est difficile de revenir au doublage sonore après s'être habitué à la VO et les films en anglais sont en général cent fois plus drôles et/ou plus poignants dans leur langue originale.

Mais finalement, on est content de rentrer quand même...

mercredi 22 juillet 2009

June Road Trip

Les grandes vacances scolaires en Louisiane sont décalées ; ayant terminé le 22 mai (pour une rentrée le 3 aout dernier), nous avions tout le mois de juin pour parcourir le grand sud des Etats-Unis.

Destinations :
Austin (Capitale du Texas), Fredericksburg (Texas encore), Big Bend National Park (sud-ouest du Texas à la frontière du Mexique), Carlsbald Caverns (Nouveau Mexique), Roswell (Nouveau Mexique), Albuquerque (Nouveau Mexique), Navajo National Reserv (Nouveau Mexique), Mesa Verde National Park (Colorado), Monument Valley National Park (à la frontère de l'Utah), Grand Canyon National Park North Rim (Arizona), Grand Canyon National Park South Rim (Arizona), Phoenix (Arizona), El Paso (Nouveau Mexique), Austin (une dernière fois!) et la Nouvelle-Orléans.

Voilà.

Et après avoir roulé, beaucoup roulé ; après avoir dormi partout où il était possible de dormir ; après avoir mangé tout ce qu'il est possible de trouver à manger sur le parcours, je me disais qu'un petit éventail de conseils, ou même pas, de remarques, pourrait éventuellement être utile à ceux qui veulent tenter un road trip comme celui-ci.

1. Sachez d'abord que les National Parks et les States Parks des Etats-Unis sont magnifiques, peu chers et ont tous des campings et/ou des cabines qui vous permettent de vous y poser plusieurs jours. Ils disposent en général de tout le confort dont vous auriez besoin (douche chaude, laverie et parfois même restos et supermarchés), tout en respectant cette nature qui a fait leur statut. L'intêrét réside essentiellement dans ces paysages splendides qu'ils entretiennent avec bienveillance et la rando est donc à pratiquer ab-so-lu-ment.
Comptez entre 15 et 25 dollars le prix d'entrée dans un National Park pour une durée de 7 jours. La nuit au camping y coute entre 12 et 18 dollars ; c'est peu cher donc mais les douches sont parfois payantes (de 1,50 $ à 2,00 $ les 6 à 8 mn). Prévoyez des quarters de dollars!
En ce qui nous concerne, mention spéciale à Mesa Verde National Park, un de nos préférés : les emplacements de camping y sont intimes et protégés des autres par une végétation luxuriante, les daims y viennent vous voir au pied de la tente en toute indifférence, et les douches sont gratuites et illimitées. Vous avez aussi la possibilité d'y visiter des villages indiens creusés dans la roche et datant du XIII° siècle, avant la "Grande Marche", dont vous vous dites que vraiment, quelle civilisation grandiose...



2. N'oubliez jamais de faire de l'essence chaque fois que vous en avez la possibilité ; il peut arriver de rouler 6 à 7 heures dans le désert (notament dans les états cités ci-dessus) sans jamais croiser une voiture ou une station aussi n'attendez pas d'être sur la réserve pour gaver la voiture.

3. Renseignez-vous au préalable sur les évènements prévus dans les villes que vous avez l'intention de traverser : en ce qui nous concerne, on est tombé sur la semaine du ciel au Grand Canyon durant laquelle des dizaines de passionnés d'astronomie, amateurs mais aussi professionnels, s'installent chaque nuit avec leur matériel et vous montrent Saturne, Jupiter, la Lune, des galaxies, comme vous risquez de ne plus jamais les voir. De même à Roswell, ville célèbre pour ce que chacun sait, nous sommes arrivés le jour où une congrégation de fanatiques d'extra-terrestres venait fêter leurs idôles. Les rues étaient pleines de gentils illuminés ravis de se faire prendre en photo.


4. Faites attention aux température extrêmes ; ayez toujours plusieurs gallons d'eau dans la voiture, achetez ce très américain ventilo de poche qui pulvérise de l'eau en même temps (un bonheur), équipez-vous de la très américaine glacière géante bleu et blanche qui se remplit de glace hyper facilement puisque tous les magazins et toutes les stations en vendent en sachet de 8 kg, et n'oubliez ni vos lunettes de soleil (la luminosité est très mauvaise dans certains coins) ni une casquette. C'est môman qui vous le conseille!

5. Prenez garde aux bestioles ; n'en faites pas une obsession comme il m'arrive d'enfaire, mais soyez prudent et sachez que dans ces états, elles peuvent être dangereuses. A l'arrivée au Grand Canyon, un serpent à sonnette lové au pied du centre des visiteurs nous a souhaité la bienvenue, et dans les toilettes du camping, des veuves noires attendaient le campeur sous chacun des lavabos...


Pardon Stéph...

6. Profitez! Des paysages comme ceux qu'on a traversé méritent du temps, du silence et des efforts. Mais une fois là, pro-fi-tez.

jeudi 11 juin 2009

Southern Road Trip

Voilà une semaine que nous avons quitté la Nouvelle-Orléans, une semaine que nous avons pris la route pour profiter de nos vacances.

Et les vacances, c'est surtout, c'est parfois ... :

dimanche 7 juin 2009

Les bonnes adresses resto...Enfin...

Bon d'accord, mon "demain" d'il y a trois semaines s'est fait un peu attendre, mais les préparatifs de notre voyage nous ont pas mal occupé et entre-temps, MON ANNEE SCOLAIRE S'EST TERMINEE!!!!!!!! (Pour ceux qui ont suivi l'aventure d'un peu plus près, cette année a été particulièrement riche, dans tous les sens du terme, et dans un -très- prochain post, j'en ferai le bilan.)

Mais pour l'heure, j'avais promis de donner quelques tuyaux aux collègues franço-louisianais qui viennent visiter Big Easy de temps en temps ainsi qu'à vous autres, les touristes, qui me demandez souvent de bonnes adresses pour manger à la Nouvelle-Orléans. C'est simple : de bonnes adresses pour manger à la Nouvelle-Orléans, il n'y a que ça. Je vais donc procéder de manière plus restrictive et quadriller les richesses alimentaires de mon quartier.

1. Et je commence par l'un de mes préférés : Le Bull-Dog sur Magazine Street. On sait tous, même sans avoir visiter les Etats-Unis, que les américains sont des Princes en matière de hamburger. Seulement là, on joue dans la cour des Grands : oubliez tout ce que vous savez du hamburger, oubliez McDo et Burger King (les 2 leaders ici), et commandez le Chimay Blue Cheeseburger avec supplément bacon et frites de patates douces au Bull-Dog. Juste un conseil : attendez d'avoir bien faim pour vous y rendre, les proportions étant Rabelaisiennes. Autre info, la cuisine est en fait un tout petit comptoir sur la droite en entrant dans le bar. Vous commandez, vous allez payer au bar et vous revenez vers le cuisto : quand il s'est assuré que vous avez bien payé, il vous remet une sorte de télécommande qui clignote rouge quand c'est prêt ; ne vous reste plus qu'à aller chercher ledit met et à vous empiffrer sur la grande terrasse attenante.

2. Mon autre préféré : Le Juan's Flying Burrito. Resto mexicain sur Magazine Street également. Commandez le Jerk Chicken Burrito ou le Flying Burrito (sans beef en ce qui me concerne) : c'est absolument délicieux, pas cher, copieux et l'ambiance du lieu est d'enfer. Et le mot est juste.


3. Le Sea Food Market : sur Magazine Street, en face du Breaux Mart. Comme son nom l'indique, ce n'est pas un resto mais un tout petit supermarché -trés typique- de fruits de mer : vous commandez, on vous emballe ça dans un sachet en carton et vous dégustez où vous voulez. Evidemment, il faut y aller pour les écrevisses lorsque c'est la saison. Elles sont marinées et cuites à la cajun, donc assez épicées, et il faut compter à peu près 3 à 4 pounds par personne. Un pur délice. Attention aux us et coutumes : à mettre dans un immense saladier au centre d'une table tapissée de papier journal. Pas d'assiette, pas de couvert : on mange avec les doigts et on suce la tête avant de s'attaquer au corps. Hein, Céline et Guillaume ?!

4. Le Baru, encore sur Magazine Street. Resto carribéen, un peu plus cher, mais dé-li-ci-eux (belle diérèse, hum?) Bref. Le Baru donc ; on y mange des tapas raffinés et des plats de gambas (celui que je recommande). Attention à la file d'attente jusque sur le trottoir les soirs de sortie en amoureux. Vendredi et samedi, quoi.

5. Le Café Rani, de nouveau sur Magazine. Trés joli cadre et superbe terrasse ; on y mange des salades dantesques et des sandwich maisons divins! Brunch sympa le dimanche également. A faire entre copines par exemple. Menu ici.

6. Le Slim Goodies : brunch mondialement connu où Obama est venu se rassasier il y a 2 ans (important l'anecdote pour le commerce, important!), on y va pour le brunch du dimanche matin et on y mange des waffles (les gauffres américaines), des fruits frais, des saucisses, des omelettes, etc. On y va surtout pour l'endroit, typique américano-filmesque. Il y a souvent du monde devant le resto qui attend, donc cherchez du regard la personne qui inscrit les prénoms sur une liste et donnez le votre ; on vous appelera quand c'est votre tour.

7. Le dernier pour cette fois-ci ; le Camellia Grill sur Carrolton avenue. LE spécialiste de l'omelette. Mais pas que ; l'intêrét ici est de dîner au coeur du dernier Tarentino. On mange au comptoir, on commande à un serveur gigantesque, coupe au carré lissé impeccable, et on déguste son omelette à côté d'un gangsta de 300 pounds dont les doigts plient sous le poids des bagouzes en faux diamants et qui semble visiblement occupé à passer le ketchup à une grand-mère qui arbore un tee-shirt "I'm a Christian mother"... A faire. Vraiment.

Voilà. Je viens de vous donner une semaine de resto, donnez moi votre semaine d'avis.

mardi 19 mai 2009

Manger aux Etats-Unis

Beaucoup de personnes me demandent s'il est facile de bien se nourrir aux Etats-Unis, et par "bien se nourrir", j'entends "sainement". Moi qui pensais qu'il serait rude de trouver des légumes frais et des fruits de saison, j'ai été très surprise.
Italique
A la Nouvelle-Orléans, vous avez trois types de supermarchés : Walmart, Winndixie et WholeFood.

- Walmart est le mamouth américain : conçu pour les populations les moins riches, c'est un énorme supermarché où les produits sont peu chers mais peu sains. Des gâteaux aux boissons, tout est bourré de colorants fluos, tout est "fat free" (autrement dit, saturé d'aspartame) et tous les produits regorgent de conservateurs en tout genre. Les oeufs, la viande et le lait sont les principaux produits à éviter (et seraient une des nombreuses causes, paraît-il, de l'obésité infantile). De la même façon, il vaut mieux éviter de se rendre seulE au Wallmart quand la nuit tombe. Pour info, celui qui se trouve sur Tchoupitoulas Avenue est le Walmart qui a été mis à sac pendant Katrina par les survivants laissés pour compte au milieu des eaux et qui venaient chercher de quoi manger.


- Winndixie (comme Rouses) est un supermarché intermédiaire ; moins grand et plus sain, il est destiné un peu à tout le monde, pratique et financièrement équilibré.


- Whole Food enfin, est le magazin dans lequel tout le monde rêverait de faire ses courses : il s'agit d'un supermarché entièrement bio, magnifique, très cher, débordant de fleurs fraîches et de sourires accueillants. C'est pour ma part ici que j'achète la viande, le poisson et les fruits et légumes. En plus de ça, c'est le seul supermarché qui vend du fromage français! Cher, mais quand même, l'effort est louable : à titre indicatif, le boursin échalotte-ciboulette ( je n'en revenais pas moi-même quand je suis tombée dessus) est à 9,90$ et un morceau de Délice de Bourgogne (les amateurs comprendront), 10,50$. Du bar à salade composée aux boîtes de fruits frais exotiques, tout est pensé pour la santé des riches clients et autres customers attentifs à leurs assiettes qui s'y rendent.












Bref, tout est sensiblement similaire à la France. La vraie différence se situe ailleurs : les restaurants. Mais c'est j'empiète là sur l'objet de mon prochain post, aussi je vous souhaite la bonne nuit et vous dis à demain.

mercredi 13 mai 2009

I'm back!

Avant de me répandre en lamentables excuses relatives à la non-tenue de ce blog ces dernières semaines, je tiens à en notifier à tout le monde la raison : Guillaume et Céline. Arrivés il y a trois semaines, mon double et ma cousine ont découvert la Louisiane et les Etats-Unis de manière...intensive...et ne m'ont laissé -à mon plus grand bonheur évidemment- que peu de temps pour écrire quoi que ce soit.

Mais voilà, ils sont partis lundi et la maison -enfin rangée, retrouve son silence.

Juste un petit post pour eux, leur dire que pour moi aussi, les aux revoirs ont été difficiles et que les quelques 1000 photos que Céline a prises, défilent, et sur mon ordi et dans ma tête.

Alors après le High-Speed boat, le tromboniste de Bourbon Street, la séance de tatouage, le Jazz Fest, Ben Harper, Bon Jovi, les boîtes du French Quarter, Big Al, la Floride, les plantations, les hamburgers du Bull-dog, les coquillages de Pensacola, le Balcony Bar, les écureuils du Parc Audubon, le match des play-off, le Bikram Yoga, notre premier bal de promo, les écrevisses achetées au seafood store du coin de la rue, le concert Gospel du dernier jour, et tout le reste, je vous embrasse fort comme CA.




Céline, le trombone, il est pour toi.

dimanche 19 avril 2009

Mustang Island

Ahhh... Mustang Island...

Nous avons passé à Mustang Island deux jours et une nuit, magiques.

Au large de Corpus Christi, sur une île appelé Padre Island, nous avions repéré avant de partir un Natural State Park : ce sont des territoires protégés par l'état, des environnements naturels, qui présentent des attraits particuliers (espèces en voie de disparition, nature rare, paysages sublimes...) et sur lesquels vous êtes parfois autorisé à camper. Ce qui était le cas pour Mustang Island State Park.

Nous avions une tente, deux chaises pliantes, de celles que possèdent tous les dignes américains ou assimilés, une glacière débordante de glace, deux livres, deux ipod, et surtout, surtout ; nous étions en tout et pour tout, 4 tentes à vouloir nous installer sur cette plage du bout du monde.


Parce qu'à Mustang Island, c'est sur la plage que vous campez, face au Golfe du Mexique.

Et je peux vous dire que lire La Faute de l'Abbé Mouret - le seul Zola que je n'avais pas lu et que Belle-maman m'avait envoyé avant de partir - en regardant le soleil disparaître à l'horizon, en profitant enfin d'une brise sifflante après les 35° de la journée, puis plus tard, en écoutant "Fire of Babylone" (pour les quelques uns, rares je le sais, qui écoutent encore Sinnead O' Connor), ça relève du mystique...


Pour 16 dollars la nuit, avec accès aux douches chaudes et aux
toilettes, n'ayez aucune hésitation. Vérifiez seulement l'heure des marées et ne plantez pas votre tente trop près de la mer...!

Corpus Christi

A Corpus Christi, le plus grisant, c'est cette impression que vous êtes au bout du monde, au bout d'un territoire, et qu'après, il n'y a plus rien.

La ville était déserte en ce lundi de Pâques et nous avons longé Ocean Drive, allant de propriété de luxe en propriété de luxe, toutes silencieuses, pour parvenir au bout de la route, là où s'arrête la ville, l'état, l'espace, et nous promener sur le bord de mer. Nous étions absolument seuls au monde.













Et fait curieux, que nous ne nous sommes expliqués qu'après 20 bonnes minutes de réflexion, un groupe de Mexicains tout appareil photo dehors, prenait la pause devant une statue érigée sur le front de mer, la statue d'une jeune femme : il s'agissait de Selena, cette chanteuse mexicaine ultra connue aux Etats-Unis (et dont le nom en France dit vaguement quelque chose depuis que son rôle a été incarné au cinéma par Jenifer Lopez à ses débuts) qui a été assassinée à 23 ans par la Présidente de son fan club à Corpus Christi. Quelques jours plus tard, G.W. Bush, gouverneur du Texas à cette époque, a décrété le 16 avril jour de sa mort, "Selena Day". Du coup, des dizaines de Mexicains venaient lui rendre hommage à 2 jours de là.



Sur le port, tranquille et mouvante,
la réplique exacte de la Nina,
une des caravelles de C.Colomb.
Magnifique voilier.

San Antonio

Après Austin, on a filé à San Antonio par la 35 SOUTH : à peu près 1h20 de route que je vous déconseille de prendre. 1h20 de zone industrielle, non stop!
Toutes les enseignes américaines s'y affichaient, sans discontinuité. Une galerie commerciale géante. Pas super beau. Préférez les routes parallèles, ça va aussi vite et c'est enfin le vrai Texas.

San Antonio ; appelée la "Venise des USA" à cause de la rivière qui s'y écoule en plein milieu, la ville est trés marquée par son histoire espagnole et mexicaine. La population y est en grande partie latine et les indications sur les panneaux routiers, double : anglais/espagnol. A voir ; le marché mexicain (que nous n'avons pas fait : après les marchés mexicains hallucinants des villes traversées à Noël au sud du Mexique, on ne voyait pas vraiment l'intêrét de faire celui-là) ; le centre-ville organisé autour de la San Antonio River (des dizaines de restos en bordure d'eau, à la lumière du soir, c'est très beau, mais je suis restée sur une petite impression de papier mâché, de factice à la Disneyland) ; et enfin, Fort Alamo. Nous y voilà. Moi qui ai bouffé des Lucky Luke à gogo quand j'étais gamine, je voulais visiter Fort Alamo et comprendre exactement ce qui s'y était joué. Magnifique. Au beau milieu de la ville, ce fort resté debout, bâti de vieilles pierres et cachant un jardin luxuriant, ce fort qui a vu l'indépendance du Texas au bout d'une résistance désesperée autour, entre autres, de Davy Corckett, ce fort est un oasis au coeur des buildings.







Pour manger, matin, midi ou soir, arrêtez-vous à "Gunter Bakery" sur Houston Avenue : des sandwichs et des salades du feu de Dieu, ainsi que -comme son nom l'indique, hein- des patisseries du tonnerre.



L'entrée des jardins
de Fort Alamo
.

jeudi 16 avril 2009

Austin : la ville du Vintage

Nous sommes entrés au Texas par Dallas, y sommes restés une bonne journée, le temps de manger des ribs et de s'accouder à la fenêtre de laquelle l'assassin de Kennedy a tué le 35° Président des Etats-Unis, 6° étage sur Dealey Plaza, et nous sommes repartis en direction d'Austin.

Centre ville de Dallas.





Austin nous a vraiment plu : au-dela de son downtown très chouette, trés animé, de sa propreté et du Mini-Capitole, la ville est réputée dans toute l'Amérique pour ses dizaines de boutiques vintage. Vêtements, antiquités, chaussures, disques, instruments de musique, les boutiques vintages et d'occase quadrillent la ville d'une ambiance très particulière, et vous la font découvrir dans ce qu'elle a de plus singulier : elles vous font
quitter le centre ville hyper moderne et ses buildings ultra rectilignes (au demeurant très chouettes), pour vous faire découvrir le quartier des facs par Guadalupe Avenue et au-delà de Colorado River, le quartier de la jeunesse tranquille d'Austin par First Avenue et South Congress Avenue.

Nous y avons passé une bonne journée et demie, et vraiment, ça vaut le détour.

Evidemment, je me voyais mal repartir sans une paire de botte en cuir splendides, vintages bien sûr (comprenez "vintage" = "belle occase") que j'ai payée une bouchée de pain (une bonne bouchée de pain) et qui jette.






Les bus old school de la ville.




Les écureuils du mini-Capitole park.
Pas farouches. Surtout pour un cookie.