mardi 1 décembre 2009

L'Université de la Nouvelle-Orléans

Au terme d'un premier semestre dans une université américaine, certaines choses me semblent toujours si surprenantes que je m'en vais de ce pas en faire un petit bilan.

Je me suis donc inscrite au mois de juillet - bien après les dates butoires d'enregistrement en tant qu'étudiante internationale - pour faire un "Master of Arts and Romance Languages" (équivalent à un Master II en France, ou pour les plus vieux d'entre nous, à un DEA).

L'inscription d'abord : un parcours du combattant. Vous devez vous présenter à 5 bureaux différents avec vos documents d'expatriés, des traductions officielles de tous vos diplômes et relevés de notes en anglais (relevés que vous devez demander au préalable à vos facs en France parce que vous les avez paumés au cours de l'un des 5 déménagements qui ont jalloné vos premières années d'enseignement), traductions qui vous couteront 100 dollars par diplôme, deux à trois lettres de recommandations de vos professeurs en France, les papiers officiels signés par le Codofil attestant que vous êtes exempté des frais d'inscription (ce qui vous évitera de payer presque 6000 dollars par semestre) ; vous êtes ensuite invité au bureau d'enregistrement final où l'on vous donne les codes d'accès au site de la fac qui gère à peu près toute votre scolarité. Et vous mettrez à peu près autant de temps à maîtriser ce site qu'à passer votre master.

Les cours sont en anglais et en français pour la spécialisation en littérature (quoique les supports soient en anglais), et les étudiants américains qui sont candidats à ce master sont tous bilingues.

La première chose qui m'a frappée est la facilité et la légitimité avec lesquelles les étudiants remettent en cause un cours, une assertion ou une analyse de l'enseignant. Leur opinion vaut autant que celle d'un spécialiste, doctoré et expérimenté. Ok. Deuxième chose, apprise en prenant un café avec l'un de mes profs, il est demandé aux enseignants de ne pas "contrarier" les étudiants, et donc, de ne pas faire offense à leurs mauvaises réponses, à leur réparties spontanées ou à leur présentation baclée. Le prof conserve son droit de note, sans mauvais jeu de mot, mais les relations chaleureuses et sympathiques qu'on lui demande d'établir avec ses étudiants sont surprenantes : il sourit aimablement quand l'un lui répond "on a inventé la lumière" lorsqu'il pose la question "A quoi correspond l'année 1715?" (véridique...)

Et puis ily a deux jours : l'évaluation. Distribution d'un questionnaire évaluant le cours dispensé par le prof durant le semestre. Basé sur des critères tels que "l'enthousiasme" de l'enseignant, sa capacité à "articuler clairement", la "qualité de ses supports", sa "passion", la "densité de sa préparation", etc. En remplissant ledit quesitonnaire, j'ai repensé un sourire aux lèvres, à ce site crée il y a un ou deux ans en France qui permettait aux lycéens de noter leurs profs et qui a immédiatement été supprimé par voie légale. Et je me suis dit : on a bien fait...

2 commentaires:

béné a dit…

Bonjour et joyeux noël pour commencer.
Je ne sais plus trop bien comment j'ai fait pour arriver ici... un clic droite, un clic à gauche... mais en tout cas j'ai pris du plaisir à lire vos billets notamment celui-ci sur votre premier bilan ( très instructif ).
J'ai hâte d'en lire d'autres sur vos impressions et vos comparaisons avec la france.

Au fait merci pour le site peopleofwallmart.... tout simplement énorme...

A bientôt

béné

NOlaDArling a dit…

Ah oui, People of Walmart, tout un monde... Merci pour ton commentaire Béné, ça fait toujours plaisir!