mercredi 26 novembre 2008

Les maisons de Brad Pitt

Comme chacun sait, en plus d'avoir été élu deux années consécutives "L'homme le plus sexy encore vivant" (c'est bien une idée à l'américaine, ça, "vivant"..), Brad Pitt est générosité, don de soi et magnanimité.

Comme chacun sait également, suite à l'ouragan Katrina, il a lancé un projet immobilier dans les quartiers du Ninth Ward - quartier très pauvre de la Nouvelle-Orléans - visant à reconstruire des habitations énergétiquement autonomes afin de reloger les résidents les plus défavorisés et surtout, de les faire revenir. La plupart en effet, faute de maison, de moyen, de perspective d'avenir, ne sont pas revenus après la catastrophe.

Ainsi, depuis une petite année fleurissent des maisons à l'allure étrange, au beau milieu de zones désertées, rasées, abandonnées, et leur redonnent quelque chose de vivant, d'habité.


















La plupart de ces maisons constitue un pare-feu aux inondations, première préoccupation des habitants, évidemment.
Dans ce quartier, ce ne sont pas les vents violents qui ont coûté la vie à des centaines
de personnes, ce sont les inondations. Près de 5 mètres d'eau dans certains endroits, pendant des semaines. Et personne pour venir sortir de là des gens qui mourraient de faim. Nager d'une maison à l'autre ? Oui, encore faut-il savoir éviter les alligators et les serpents, sortis des bayous pour l'occasion.



Au moment de l'inauguration du projet, des centaines de tentes roses ont été dispersées dans tout le quartier ; l'effet de contraste avec les bâches bleues étendues sur tous les toits depuis l'ouragan pour empêcher l'eau de rentrer par les toitures éventrées, était saisissant.

Au fait belle-maman, je vous ai déjà dit que Brad était à la Nouvelle-Orléans il y a moins d'un mois ?

Halloween

Oui, je sais, point de commentaire, Halloween, c'était il y a plus d'un mois.
Mais que voulez-vous, manque de temps fait règle.
Aujourd'hui cependant, est mon premier jour de vacances depuis le 6 août (vacances, que dis-je, 3 jours pour fêter Thanksgiving), et j'ai enfin quelques minutes, précieuses minutes, à vous consacrer.
Alors premier évenement en retard : Halloween.
Si en France Halloween peine à se lancer, il s'agit ici d'une fête nationale à laquelle on consacre un vrai budget, une vraie place dans l'emploi du temps et pour lequel on organise de vraies soirées. Déjantées lorsque l'on vit à la Nouvelle-Orléans.
Nous avons donc passé la nuit sur Frenchmen Street, à l'est du French Quarter, entourés de déguisements tous plus ahurissants les uns que les autres, les gens faisant preuve d'une imagination et d'une créativité hors norme. Pour moi, pas de temps, pas d'idée, le traditionnel maquillage jaunisse du nourrisson, et yeux cernés, bouche fendue, traînées de sang, raie au milieu à la Mercredi Adams et robe stricte noire sur talons hauts.

Aux abords d'une maison sur Saint-Charles, des squelettes dans tout le jardin, sur la grille, dans les arbres, fumant un cigare ou surgissant du sol meuble.





Les propriétaires de la dite-maison,
attendant les passants sur le pas de leur porte,
déguisés en Sarah Palin (on joue à fond la carte de l'épouvante...)
et Joe Biden.
Sur la gauche, sous le masque, ce masque affreux, Arnaud, trop content de n'avoir pas à chercher plus loin une idée macabre.





Joe Biden, cheveux blancs et sourire de porcelaine.






Mon préféré, Hellboy, rencontré au détour de l'agitation démoniaque de Frenchmen St.




Tout le monde y passe.

mercredi 19 novembre 2008

Message du soir...Notoire!



Un message de nuit,
juste pour crier dans le silence des rues,
juste pour clamer haut et sur,
juste pour dire mon amour de la Nouvelle-Orléans.

Sa vie la nuit,
Sa vie le matin,
Son assurance,
Son activisme, en permanence,
Sa chaleur,
Ses bruits, de saxophone, de tramway, de trucks vrombrissants,
Ses balcons,
Ses arbres incroyables qui lèchent le sol et déforment les routes,
Ses écureuils,
Ses bars, ses terrasses,
Sa musique, partout, tout le temps.

Pas de comparaison possible, avec rien. Rien que je connaisse.



jeudi 13 novembre 2008

Les JROTC students

Il existe dans les écoles publiques américaines une section, la JROTC, qui s'occupe des étudiants dont les parents sont désireux de voir leurs enfants encadrés par des anciens militaires qui leur inculquent le respect (très largement bafoué dans mon école à la moindre occasion), le respect des hiérarchies, du travail, le goût de l'effort physique et, évidemment, une certaine notion du patriotisme. Bon nombre d'élèves ne deviendront bien sur jamais militaires (première cause, l'asthme aïgu dont ils sont très souvent atteint, et juste derrière, un manque bien naturel de motivation), mais ce programme constitue malgré tout une source régulière de nouveaux engagés, à l'Armée des Etats-Unis. Qui paye alors les études à l'Université (Pour une des universités de la Nouvelle-Orléans, Tulane, il faut compter 120000 dollars par semestre... A titre indicatif...) contre une dizaine d'année de service.
Dans cette section, il y a deux anciens militaires reconvertis dans l'enseignement : Le Sergent T. et le Major Reaves, Mickael. Au détour des nombreuses conversations que nous avons, il m'a demandé de venir assister à une compétition à l'Université de Tulane, où nos élèves passaient là leurs premières épreuves militaires. J'y suis allée avec notre gros reflex, et ils m'ont aussitôt instaurée photographe officielle de la rencontre.


Ca avait de l'allure, ma foi.






But de cette épreuve : retourner la bache bleue
sans poser un pied en-dehors.
Temps limité et armes aux poings.
Bizarre, hein ?




L'épreuve de Marche. Bien plus compliquée qu'il n'y paraît, c'est avant tout un exercice de synchronisation et de précision.




Major Reaves et ses groupies.




Pour certains élèves, ce programme - malgré tous les aspects conservateuristes et réac qu'il revêt - est une chance : de faire du sport (leur emploi du temps inclue des joggings quasi quotidiens), de se soumettre sans perdre la face à une autorité qui ne donne pas d'autre alternative, et d'envisager l'avenir de manière constructive (chacun court ici après des études à l'Université gratuites). Et pour avoir assisté à quelques cours du Major, les élèves de cette section se révèlent beaucoup plus disciplinés et volontaires que les autres.

Qu'est-ce que vous en pensez ?

Entraînement des cheerleaders

Bon, alors fort heureusement, elles ne m'ont rien demandé, ne m'ont pas poussé à la démonstration et se sont contentées d'être curieuses, aimables et accueillantes. Comme la plupart des américains. J'ai ainsi beaucoup observé la façon dont elles s'organisent - seules, puisque leur coach ne gère en fait que la partie administrative de l'équipe - et ai pu mettre le doigt sur ce que, éventuellement, je pourrai leur apporter. Et encore. Elles font des étirements (5 mn en tout et pour tout) en guise d'échauffement et démarrent tout de suite derrière par des pointes de vitesse sous forme de course. Je ne suis pas prof de sport, mais je doute que ce soit très bon d'étirer les muscles au lieu de les mettre en tension avant de faire du sport. En revanche, elles sont très rigoureuses et se sont organisées en hiérarchisant le rôle de chacune et en respectant cet ordre sans aucune espèce de jalousie de fille ou d'animosité inutile.
Alors voilà, mercredi prochain, séance d'échauffement en bonne et due forme, renforcement musculaire et étirements APRES leur session. Et quelques démos j'imagine.
C'est pourquoi je suis allée ce soir faire du sport dans l'énorme salle de fitness mise à disposition des locataires de la résidence de notre Marie-Hélène, avec laquelle nous nous entraînons régulièrement. Me rendant compte par la même que je suis très loin de pouvoir enchaîner les flips comme je le fis fut un temps oublié. Au travail, donc.

Des photos de l'équipe prochainement.

mardi 11 novembre 2008

Go Mustangs, Go !

Dans mon école, à l'image d'une large majorité des high schools publiques américaines, nous avons une équipe de football américain. Les Mustangs. Et donc, nous avons aussi une team de cheerleaders. Toniques, danseuses, gymnastes, impliquées. Cette formation est dirigée par Mlle Grant, qui siège à l'administration, à côté de la secrétaire. Elle connaît très bien les besoins du groupe et les attentes d'une telle formation pour avoir été elle aussi, dans sa belle jeunesse, une cheerleader accomplie.
Il y a quelques jours, Mademoiselle Grant a appris qu'un des membres du staff, un de ses professeurs, avait fait 10 ans de gymnastique aux agrés. Or Mademoiselle Grant a besoin de quelqu'un pour s'occuper de l'échauffement, de la muscu, des étirements et à l'occasion, enseigner quelques flips ou autres saltos à ses joyeuses lycéennes.

Je commence l'entraînement demain.

Et je ne sais même pas si je serai encore capable de faire une roulade avant.

Ca sent mauvais.

dimanche 9 novembre 2008

Pour me faire pardonner

Une vidéo du nouveau Président qui circule beaucoup en ce moment ; invité au talk show d'Ellen, il a fait une entrée en scène très remarquée. Et remarquable. Mesdames, je vous laisse apprécier. Messieurs, mémorisez les pas et tentez d'y mettre le groove Obama.

http://www.youtube.com/watch?v=RsWpvkLCvu4

Je sais que la politique, c'est sérieux et bla bla bla, mais là, Barack, il est juste sexy en diable!

Photos promises

Que de retard, je le sais bien, depuis ce dernier post où je vous disais "des photos dès demain"...

L'élection d'Obama, donc, dans un bar près du QG des partisans du candidats, où l'on offrait de la nourriture gratuite à volonté servie par des hôtesses aussi souriantes que court vêtues.

Autour de nous, des jeunes, des vieux, des noirs, des blancs, des incrédules, des déracinés, des gens pour lesquels Obama allait être élu, nécessairement, des gens pour lesquels il fallait qu'Obama soit élu, nécessairement, tous, on était tous différents ce soir-là.

Et la joie incroyable qui a éclaté après l'annonce des résultats de la Virginie nous a laissés perplexe : on avait assisté à ça. On était là.


A l'arrière du bar, une terrasse illuminée,
surplombée par un écran géant.
Et autour, des gens qui priaient, riaient, ple
uraient.




Avec Romain, le collègue d'Arnaud,
après l'annonce des résultats.
Vin à volonté et collier à l'effigie d'Obama offert.





Des pancartes Obama-Biden dans toutes les mains sur lesquelles les gens ont pu énerver leurs doigts en attendant que leur candidat soit élu.






Enfin, il est Président.

mardi 4 novembre 2008

Yes, he did

Historique!

Juste quelques mots, 1 heure après les résultats, alors que l'on apprenait que la Virginie, première fois depuis 44 ans, avait voté démocrate, et que, du même coup, Barack Obama était élu Président des Etats-Unis.

Ambiance incroyable dans le bar où nous avons suivi les résultats, état après état.

Des photos dès demain.

Il est minuit, l'Amérique a un nouveau président.

La carte des résultats ici

Elections day

Nous y voilà.
Pour cause d'élections, les enseignants étaient libérés aujourd'hui. Pas de grasse matinée, au contraire, j'en ai profité pour prendre la température de l'agitation des rues ce matin à 8 heures. J'ai donc petit-déjeuné à la terrasse du CC's, sous un soleil d'été, à l'angle de Jefferson et Magazine, là où les gens s'affairent, s'activent, se dépêchent, boivent un café, consultent leurs mails et parlent d'Obama. Enfin.
Parce qu'il faut dire que depuis que nous sommes arrivés règne un silence surprenant autour de ces élections : pas de manifestations de soutien ou de protestation, pas de meeting public, pas de pancarte, à peine quelques badges arborés ici et là par des quadras nonchalents, bref, rien qui soit à la hauteur de ce qu'on serait en droit d'attendre d'une telle élection.
J'avais pourtant enquêté auprès de mes collègues, qui eux, avaient ce mot à la bouche -"Historic"- et ces trémolos dans la voix. Car Obama s'il est élu, ne sera pas juste un président. Pour mes collègues, sa nomination provoquerait une onde de choc telle pour la communauté afro-américaine et pour l'Amérique en générale, qu'ile ne savent pas en parler à l'heure actuelle. Ils se contentent de prier et d'évoquer Martin Luther King.
Et ce matin, donc, enfin, des pancartes, fichées dans la terre des ronds-points, quelques tee-shirts et une file d'attente interminable au bureau de vote : la caserne des pompiers.

Je ne sais pas ce qu'il en est du reste du pays, ni même du reste de l'état, mais la Nouvelle-Orléans était bien silencieuse ces dernières semaines quant à son futur président. Si Obama est élu, je doute que cela dure. Si McCain est élu, je doute que cela dure également... Rendez-vous demain.

dimanche 2 novembre 2008

JOYEUX ANNIVERSAIRE
MA M
ARIE !!!!
Avec le décalage horaire, j'espère que ça arrivera le bon jour, mais sinon, sache qu'on pense fort à toi. Et à Monsieur-je-boude.

Les plantations (suite et fin)



Oak Alley. Pas besoin de commentaire. Sachez seulement que la visite à l'intérieur de la maison est assez décevante mais qu'en revanche, vous pouvez dormir sur place dans les anciennes cabanes d'esclave (où s'arrête l'exploitation commerciale, oui je sais) et que se réveiller au milieu du silence des arbres doit valoir le coup. Réservez une bonne semaine à l'avance.




Scène de famille.









Du balcon de la propriété.








Du bord du Mississipi
à l'arrière de la propriété.










Les plantations

Passage obligé lorsque l'on visite la Louisiane : les plantations. Personnellement, n'ayant jamais vu Autant en emporte le vent, je n'avais qu'une idée vague de ce à quoi je devais m'attendre. Implantés le long du Mississipi, les plantations sont les propriétés, riches et parfois moins riches, des cultivateurs de canne à sucre du début du XIX°. Les propriétés sont alors gérées par des Créoles blancs ( et par Créole, il faut comprendre la population installée là bien avant la colonisation anglophone et constituée d'indiens et d'africains), et exploitent un grand nombre d'esclaves, vivant sur les terres dans des cabanons en bois regroupant souvent plusieur familles.

Par manque de temps, nous n'en avons visité que 2 : Oak Alley et Laura Plantation. Tous deux sont parfaitement différentes et si vous en veniez à les visiter, commencez par Oak alley. Il s'agit d'une gigantesque propriété à laquelle on accède par cette fameuse allée bordée de chênes rendue célèbre par nombres de films, et qui, avouons-le, est d'une beauté magique. Sauf que voilà, hormis ce parc magnifique et ces arbres quadri-centenaires, la visite n'est pas intéressante. Il faut s'y rendre, mais pour l'environnement, les allées, la végétation.
Laura plantation, en revanche, est incontournable. La visite, menée par le propriétaire actuel des lieux, est éclairante, tant du point de vue de l'histoire américaine que de l'histoire française, puisque les deux y sont mêlées de façon constitutive. Le Code noir y est placardé à côté des cabanes d'esclaves, les sous-sol recellent des anecdotes dévoilées par le propriétaire et bien que l'endroit soit bien moins imposant que Oak alley, il n'en est pas moins splendide. Vraiment, à ne pas manquer.


Les cabanes d'esclaves, perdues au coeur de la plantation sont restées à l'identique et le paysage splendide qui les entourent jurent avec l'histoire qui les habite.





Le joli cliché.






Le code noir à destination des proriétaires d'esclaves.











Un petit clin d'oeil.






Oak Alley dans le post qui suit. Mes photos sont trop lourdes.