samedi 27 septembre 2008

JOYEUX ANNIVERSAIRE MA TOUTE BELLE !!!!!
D'énormes bisous de tout là-bas où on pense à toi depuis qu'on est levé!

VOUS NOUS MANQUEZ !!!!

Houla...

Concernant la jeune fille décédée lundi, extrait d'un dialogue avec le 3° groupe (celui avec lequel j'ai pas envie de distribuer des coups de boule toutes les minutes et demies , mais où coexistent quand même deux gros cas) :

- "Je suis sure que cette fille, elle était pas dans cette voiture pour rien... Qu'est-ce qu'elle faisait à une heure pareille dans une voiture à l'arrêt ? ... Elle faisait des trucs surement pas très bien..."

- .... (silence perplexe des autres gamins)

- .... (moi : silence perplexe parce que rien compris ... Jusqu'à ce que j'identifie les deux derniers segments de la phrase et que je me fâche toute rouge)...

- ... ( Alors à quelques dizaines de centimètres de son visage, de ma voix la plus sèche et calme, regard fixe) "Regarde-moi bien là, c'est pas parce que je parle mal anglais que je vais tolérer des propos insultants et dégradants : je t'interdis de parler d'une élève décédée de cette manière, tu m'entends ? Et si je t'entends encore ...

- YOU GONNA GO IN HELLLLLLLLL !!!!!! Se mit à hurler une de ses camarades que l'insulte avait pétrifiée de honte et de terreur, pointant d'un doigt chrétien l'élève en question, judas parmi les saints.

En plein vaudeville de mauvais goût, je ne savais plus si je devais rire de cette menace inattendue, ou punir les deux camps en présence. Je fis le silence, poursuivit ma phrase et nous remîmes au travail.

Que de surprise ici.

jeudi 25 septembre 2008

Ministre en vadrouille..

Devinez qu'est qui qu'a eu l'insigne honneur de serrer -mes respects Monsieur le Ministre- la main du plus grand ponte de l'éducation nationale française ...?

Je vous raconte.

Pendant qu'en France le matin même, et selon Libé, des enseignants (en-saignant) de maternelle suspendaient des couches devant le bureau du ministre suite aux derniers propos éclairés qu'il avait tenu concernant l'inutilité d'avoir un bac + 5 pour changer des couches et moucher des nez, pendant ce temps-là donc, Xavier faisait un petit tour à New York (surement pour rejondre un copain...) visiter quelques écoles de Harlem et du Bronx, pour atterrir ensuite hier à la Nouvelle-Orléans afin d'y renouveler les accords franco-Louisianais en matière d'éducation.
Il a protocolairement effectué une visite dans l'école d'Arnaud, école phare en matière de programme d'immersion française (vous pensez bien que c'est pas dans la mienne qu'on lui aurait conseillé de se pointer... Quoique je suis mauvaise langue, il s'est rendu ensuite dans une école du RSD...), puis a souhaité recevoir la communauté des enseignants français dans la superbe maison du consul.
Nous avons donc reçu une invitation officielle pour assister à une réception chez Monsieur le Consul et son épouse à 17 heures le mercredi 23 septembre.
Résultat, on y est allé avec nos acolytes de toujours, Loetitia et Marie-Hélène, on a passé un bon moment à se retrouver les uns les autres et on a serré la main de Monsieur le Ministre (sauf Arnaud qui a surtout serré sa veste, en fait), visiblement content d'être là, entouré d'une quarantaine de personnes, enseignants et hauts résponsables du consulat confondus.
Il a prononcé un discours en faveur des pratiques éducatives et scolaires à l'étranger qui, "sans faire de propagande, sont exactement à l'image de ce que notre président a souhaité et souhaite toujours mettre en place, à savoir l'égalité des chances à l'école en instaurant des systèmes d'aide après la classe pour les enfants dont les parents n'ont pas la possibilité, à la différence des familles aisées, de payer des cours particuliers ; bref, rendre à l'école son caractère républicain."
Enfin, il est parti se reposer dans un hotel de New Orleans et nous avons pu nous lâcher sur les petits-fours d'excellente qualité.

J'aurais bien pris des photos, mais j'avais envie de garder mon boulot et mes deux bras, donc vous vous contenterez de ce petit récit.

lundi 22 septembre 2008

School history

Ce matin, en me rendant à l'école, en en franchissant la porte, passant par-delà le détecteur de métaux, je sentis autour de moi l'atmosphère diffuse mais lourde des jours moches.
Le temps de signer le registre de présence, le temps de quelques bonjours et l'ensemble des enseignants et des élèves fut appelé par les hauts-parleurs disséminés aux quatre coins des bâtiments, à se rendre à l'auditorium. Le fleuve des étudiants qui prenaient leur petit-déjeuner se mit en mouvement, mou comme un lundi matin, et se rendit à l'amphithéâtre.

Pas de bruit, pas de hurlements coutumiers du lieu, pas de bousculade et un silence étonnamment durable.

La principale, visage gonflé, fit son entrée au moment où les étudiants assis et attentifs, attendaient, vaguement inquiets. Elle choisissait ses mots.

"We are a family in this school...and this night...we lost one of our child...
J.C. has been shot on X street. She died this morning.
"

Voilà. On avait tiré cette nuit sur une élève de 11°grade derrière l'école et elle était morte.

La principale cessa de parler, laissant la place et le temps à chacun, les amies, les copains, de s'effondrer. Certains se mirent à pleurer à gros sanglots incontrolés, à crier, d'autres sortirent en courant de la salle mais la plupart resta sans réaction.
C'était si étrange, si triste aussi, de voir les garçons, ces immenses garçons de high school, passer leur main dans le dos des jeunes filles, paternels, caresser leurs cheveux, les berçant, les consolant.

"The ball was not for her, she was with an older boy : he should have been killed instead of her. She was at the wrong place at the wrong moment."

L'horrible et réccurrent drame du "pas au bon endroit ni au bon moment". Ce garçon avec elle, c'est lui qui était visé, mais lui est allé à l'école ce matin.

Les social workers prirent le relais rapidement pour isoler les plus touchés et invitèrent à une prière silencieuse.

Quelques heures plus tard, les couloirs du 2° étage, ceux de la high school, étaient pleins encore des sanglots des amis. Le soir venu, après la sortie des élèves, les professeurs, les agents de sécurité, les policiers sur place se demandaient surtout, par-delà la peine réelle qu'ils éprouvaient, ce que cette jeune élève faisait dehors à une heure aussi tardive...

Ici, les gamins apprennnent le deuil bien vite, je trouve.

dimanche 21 septembre 2008

NOE

Après un post déchirant de ma Marie et du cri du coeur de son -mon- Noé, (voir ci-joint, 3° post,  http://sinille.blogspot.com/) je veux que tu vois toi aussi, mon loulou, comme tu me manques...


Voilà l'artiste.






Soirée télé tranquille. Censée.











Après la douche. 
Tout propre, tout frais.








Je n'oublie pas ma petite fée, non plus. 







Et son regard agrandi par la surprise.
Ou le dégoût.

Les choses sérieuses

Vous êtes nombreux à me demander quelles sont les différences de prix pour tel ou tel objet indispensable de la vie quotidienne, friands de savoir si le rêve américain respecte ses engagements. Et bien soit, je me décide à mettre en ligne le premier volet de ce qui deviendra une chronique : "Les choses sérieuses".

Afin de parachever l'ensemble, faites-moi part en commentaires, du prix des objets cités en France. Nous aurons alors une bonne idée du contexte socio-économique dans lequel nous nous vautrons.

- Une boîte de 525 coton-tiges : 3 dollars 15 (2.05 euros)
- Un bidon d'eau de 4 litres : 3.05 (2.073)


- Une imprimante scanner HP :
99 dollars (68 euros)









- Un canapé-lit noir avec pieds en métal :
99 dollars (68 euros)




- Un bidon de 4.5 litres de Tropicana pur jus d'orange : 4 dollars 60 (2.763 euros)
- 3 cd d'occase (Dream theater, Aerosmith, David Knopfler) : 3 dollars chaque (2.073 euros chaque)



- Un blender 5 vitesses :
14.50 dollars (9.762 euros)









Deux chaises de jardin en bois :
25 dollars les 2 (17.272 euros les 2, soit 8.63 euros chaque)





Et pour les plus aviséEs d'entre vous :

- Un jean brut magnifiquement coupé: 25 dollars (17.272 euros)



- Une paire de nike femme pour le sport achetée
au décathlon local, Sport Academy : 39 dollars (27 euros)



- Une veste de tailleur noire en velours avec épaules légèrement bouffantes, parfaitement taillée : 12 dollars (8.29 euros)
- Une chemise blanche Gap ceintrée avec fin de manches rigides : 25 dollars (17.272 euros)
- Un pantalon noir pour l'école, bien taillé et sans aucune retouche de longueur (sic) à faire : 16 dollars (11.054 euros)

Qu'en dites-vous ?

Merciiiiiii

Un grand merci à belle-maman pour son petit colis... Ca nous manquait...

Il aura donc fallu 3 jours pour que ce petit joyau arrive, bien emballé -selon les recommandations des plus expérimentés- dans 2 enveloppes à bulles chronopost, et sans rien stipulé du contenu alimentaire de la chose. En ce qui concerne la poste par contre, si un colis que vous recevez ne rentre pas dans votre boîte aux lettres, elle le laisse par terre devant chez vous. Ne vous faites pas donc pas envoyer de choses précieuses à moins d'être là pour les réceptionner.

Comment ça il manque une tablette sur la photo ? Je vois pas de quoi vous parlez...

jeudi 18 septembre 2008

Quand un orage se prépare à la Nouvelle-Orléans.

Oubli scandaleux


Avant qu'on ne me le fasse remarquer de façon plus ou moins acerbe, je plaide coupable ; j'ai comme Suff and co dirait, complètement oublié de vous faire partager notre visite de l'usine Gibson de Memphis..
Ce post s'adresse donc aux initiés du médiator, aux fondus du riff (z'avez noté la belle allitération ?... Non...), aux guitaristes des scènes obscures, aux abonnés du public restreint, aux acharnés de la technique. Et à tous ceux qui aiment la musique.
Nous avons passé une partie de notre dernier jour à Memphis dans "Gibson Factory" située au coeur de la ville, à contempler médusés le processus de fabrication des Les Paul et de Lucille, guitare légendaire de BB King qu'il est allée chercher dans les flammes d'un incendie dans un bar de Memphis. A un bloc de Beale Street - artère centrale à ne pas manquer - on a bien fait d'y faire un tour.

Notre guide. Dans son élément. A côté, la mise en forme. 3 semaines d'attente pour cette étape lorsqu'il s'agit d'une Les Paul.



Alex

Alex,

en réaction à ton gentil mais non moins perspicace commentaire concernant ses tongs -et non pas ses "claquettes"- Arnaud me fait te dire :

"Ici la mode n'est pas aux plateformes shoes ; dans la Bible Belt, on regarde les transsexuels d'un mauvais oeil."

A bon entendeur...

mardi 16 septembre 2008

Scission américaine.

S'il y a bien un aspect de la société américaine que je n'avais pas envisagé de cotoyer avant d'arriver en Louisiane, c'est cette scission -à la Nouvelle-Orléans- entre Noirs et Blancs. Tout le monde connaît plus ou moins cette histoire et cette réputation que trimballe malgré lui (ou pas) le sud des Etats-Unis, mais le phénomène de communautarisme est beaucoup plus marqué que je ne m'y attendais.
Au sein de mon collège par exemple, pour évoquer un cas concret et vérifié, les Africans Americans représentent 95 % des élèves ( et 5% d'asiatiques), 100 % de l'équipe de direction et 80 % de l'équipe enseignante.
La direction est animée d'un vrai désir que la communauté de ses élèves se montre à la hauteur de l'ancienne réputation de l'école ("Magnet School" *), et elle fait tout pour que le Black Student et ce qu'il représente, soit au coeur de toutes les préoccupations. Au point par exemple que le school board (comprenez, L'académie) décide de lui consacrer un stage de formation d'une demie-journée à la rentrée destiné à l'ensemble des professeurs des écoles publiques de la Nouvelle-Orléans, qui eux aussi répondent aux mêmes pourcentages. Intitulé : The Black Student. Extraits choisis : "Quelle est la pire insulte que vous ayez entendu au sujet d'un élève noir dans la salle des professeurs ?", "A votre avis, pour un élève noir, quelle est la plus belle couleur d'yeux?", etc. Série de questions dont je n'ai jamais vraiment perçu l'objectif.
Les deux premiers jours de classe, le sujet de conversation central était la présence toute inattendue de 2 élèves blanches "and blond!" au collège. Elèves que je n'ai pas croisées depuis.
La communauté Afro-Américaine est extrêmement combattive et très exigeante, mais elle répond à des données culturelles qui, pauvre petite française non-affranchie que j'essaye de ne plus être, m'échappent complétement.

Exemples :

- La religion fait partie intégrante de la vie quotidienne, jusqu'aux discours de la principale qui nous a parfois invités à la prière. Les élèves portent des croix par-dessus leurs uniformes et me questionnent beaucoup quant à la présence de Dieu en France et dans les écoles. J'ai beau tenté de leur expliquer le principe de laïcité, ils ont du mal à cerner la portée sinon l'existence de la chose.
- les élèves chantent en permanence. Loin d'être un cliché, mes élèves ne savent pas s'arrêter de chanter, en classe comme partout. Elles chantent pour la plupart excellemment bien et le club de chorale ne désemplit jamais. Ce qui, au début de l'année, m'apparaissait comme un manquement à une certaine discipline, n'est en fait qu'un outil dont il faut que je me serve. J'ai d'ailleurs moi-même chanté pour la première fois dans une classe avec des ados cette semaine.
- Ils parlent fort ! Moi qui ai une nette tendance ici au silence forcé (pour cause d'anglais dommageable), je suis toujours surprise des décibels déployés en réunion ou dans les couloirs par mes collègues et supérieurs. Et par mes élèves bien entendu, qui ne comprennent pas pourquoi je demande le silence alors que leur brouhaha est habituel et le bruit absolument acceptable sur leur échelle de mesure.
- Ils ne savent pas rester assis. Et ne savent d'ailleurs pas bien s'asseoir. Dans l'école d'Arnaud comme dans la mienne, les élèves ne demandent jamais l'autorisation de se lever pour aller chercher un mouchoir ou récupérer le stylo d'une copine. Chez moi, ils se lèvent pour tout et rien, sans volonté aucune d'enfreindre une quelconque autorité, juste parce qu'ils ne voient surement pas comment on pourrait leur interdire ce droit fondamental de pouvoir se lever.
- Ils sont trés tactiles, très chaleureux : il n'est pas rare lorsque l'on erre dans les couloirs de mon école, de voir un lycéen passer son bras autour du cou d'une enseignante pour faire passer la pillule de son retard, ou d'entendre une enseignante dire à une de ses élèves "You're late, baby". Ce sont des codes à intégrer, pourtant l'un de mes collègues (un de ceux qui fait parti des 20 %), présent bien avant Katrina, me disait que j'avais eu raison de stopper en plein élan un élève qui allait me prendre dans ses bras pour faire passer une autre pillule : "You are not his friend and don't let them do that." Chaque prof applique les codes qui lui paraissent culturellement les plus adaptés.

Il faut se montrer très souple je crois, dans une école publique américaine dans la mesure où vous devez néessairement intégrer les codes d'une culture et d'une communauté qui ne sont pas les vôtres et ne pas imposer aux élèves des pratiques qu'ils ne peuvent tout simplement pas comprendre, mais il faut aussi ne pas en appliquer aveuglément les principes : soyez de fer avec les élèves dès la première seconde et ne vous laissez pas tenter par l'approche à l'américaine du sourire aux yeux et amour dans le sourire. Une autre de mes collègues, coach de 2 de mes classes, disait à ce propos : "Let them think that you're crazy" ... Ce sera le mot de la fin.

* Magnet School : avant les ravages de Katrina et la fuite de ses professeurs, mon école était une magnet school, c'est-à-dire une école qui choisissait ses élèves. Tests, entretiens, etc. Aujourd'hui, il est encore écrit sur les uniformes "Magnet Secondary School", pourtant, le titre perdu, l'école ne choisit plus aucun de ses élèves...

vendredi 12 septembre 2008

IKE à Houston et au Texas.

Si nous nous plaignons des vents (certes violents) qui énervent la végétation de la Nouvelle-Orléans et perturbent l'humeur de ses habitants, il règne une toute autre ambiance au Texas et à Houston où IKE doit frapper dans quelques heures. Un ordre d'évacuation massive a été donné hier et on redoute là-bas une catastrophe naturelle de très grande ampleur.

Extrait d'un bulletin qui a été publié il y a quelques minutes sur un site d'information :

" HOUSTON — A l'approche de l'ouragan Ike, qui remonte le Golfe du Mexique et devrait toucher terre vendredi soir, les autorités texanes ont ordonné à près d'un million de personnes habitant dans les zones côtières de l'Etat d'évacuer, faute de quoi elles "feront face à une mort certaine".

A Houston, quatrième ville des Etats-Unis, les résidents ont en revanche été invités à se calfeutrer chez eux. Cette décision constitue un risque calculé, les autorités cherchant à éviter un chaos semblable à celui qui a suivi l'ordre d'évacuation de Houston à l'approche de l'ouragan Rita en 2005. Le nombre de morts attribué à l'évacuation avait été dix fois supérieur au bilan imputé directement à la tempête.

Dès vendredi soir, de premières pluies et des vents violents devaient toucher certaines régions texanes. Ike est attendu sur les côtes samedi matin, au sud-ouest de Galveston, une station balnéaire située à 80 kilomètres au sud-est de Houston, qui avait subi de plein fouet en 1900 l'ouragan le plus meurtrier ayant frappé les Etats-Unis. Il avait fait au moins 6.000 morts.

Les météorologues craignent qu'Ike provoque de fortes inondations dans les zones côtières, conséquence de fortes pluies et d'énormes vagues.

"Ce sera, en toute franchise, quelque chose qui fera peur", a averti le maire de Houston Bill White. "Beaucoup de gens dans cette ville n'ont jamais fait l'expérience de la force de tels vents", a-t-il souligné. Jeudi, des ordres d'évacuation avaient été émis pour les zones côtières de la région."

Erratum.

La nuit a été secouée. Le vent a gagné en violence au fil des heures si bien que ce matin, nous avons reçu des mails et des appels d'urgence nous annonçant que toutes les écoles étaient fermées...

Sauf la mienne...

J'ai donc pris mon mal en patience -de toute façon, nous étions levés- et suis partie travailler.
Et ben, pour une fois, je me suis dit qu'ils avaient bien fait d'ouvrir l'école. Alors ok, il y avait un vent à décorner des buffles; d'accord, il y avait des pannes d'électricité tous les quarts d'heure; mais le point à retenir, c'est que les 2 tiers des élèves étaient absents ! Et dans mon cas, ça change tout ! J'ai donc passé une journée normale avec des effectifs réduits (des effectifs normaux, quoi) et c'est une journée que je n'aurais pas à rattraper.

Oui parce que bien sur, les journées que vous manquez pour cause d'ouragan, de tempêtes ou d'école fermée pour toute autre raison, vous les rattrapez. Ce qui fait que notre semaine dans le Tennesse par exemple me coûte deux jours à Thanksgiving et deux jours durant le Spring Break.
Logique : on a été payé pour ces jours chômés, on doit les rattraper. Ca vous fait halluciner les profs français, hein ?

En fin de compte, IKE a été sous-estimé et ça nous apprendra pour le prochain à ne pas jurer de sa trajectoire avant qu'il ait atteint les côtes.

jeudi 11 septembre 2008

L'ouragan IKE

Il est 21 h. Le vent souffle à pleins poumons escorté de rafales diluviennes. IKE passe à proximité de la Louisiane. Pas de risque d'évacuation mais Eole se fait plaisir cette nuit.

On avait prédit une trajectoire un peu différente pour Ike que ne l'a été celle de Gustav ; celui-ci était censé s'abattre sur les côtes du Texas et éviter la Louisiane.

Aujourd'hui contre toute-attente, il a repiqué vers le nord avant de toucher les côtes, et quoi qu'il soit déjà allé trop loin pour faire de vrais dégâts ici,une tempête tropicale s'est déclarée il y a quelques heures et plusieurs quartiers de la ville sont déjà privées d'électricité. la Nouvelle-Orléans semble être -au dire de mes collègues américains- sur le côté est de l'ouragan, le mauvais côté, celui où les vents sont les plus traitres.
Je vous raconterai demain.




mardi 9 septembre 2008

Cantine scolaire



L'équilibre alimentaire commence dans l'assiette des tout-petits...
Extraits des plateaux repas proposés aux élèves à la cantine scolaire.
Plateau qu'ils ont entre 14 et 16 minutes pour ingurgiter.

Le Nashville d'Arnaud.

Bon ben, évidemment, c'était facile...



Elle est brune, elle est flambée, elle s'appelle Paul, au pluriel, Les Paul, elle est belle, elle sonne, elle vient de Nashville. La guitare parfaite. Alors par contre Alex, je doute que Marianne confonde les ouragans et la bonne rincée grenobloise, et j'imagine que si tu veux la même, il va falloir user d'une autre stratégie. Ceci dit, moi qui suis la perfidie incarnée, si tu nécessites quelques conseils, je serai ravie d'en dispenser à l'occasion. Passons.

Pour les musiciens qui se rendraient éventuellement à Nashville et qui cherchent des instruments de bonne qualité : il y a un guitare shop qui propose des guitares électriques (Gibson, Fender... euh soyons d'accord, je ne suis pas en train de dire que les meilleures guitares sont les Gibson et les Fenders, hein... Je sens déjà pointer le courroux des défenseurs de la lutherie...), des guitares sèches et des basses, des banjos d'excellente qualité. Les prix démarrent assez haut en ce qui concerne les guitares électriques, mais la qualité les justifie. Il s'agit de Gruhn Guitar Shop sur Broadway Street.

Et contre toute attente, ce n'est pas là qu'Arnaud a trouvé son joyau. Le graal nous attendait à Guitar Center, endroit dont le nom ne doit pas rébuter les puristes de la rareté : les customs 1980 y cotoient les Les Paul rééditions, et un coin spécial est réservé aux Vintages dont les prix s'envolent à plus 40 000 dollars. C'est tout de suite à l'entrée que le néophyte du système américain se prend le coup de massue, lorsqu'il se retrouve encerclé par des centaines de guitares, suspendues, flottant comme des astres dont l'auréole étoilée se reflétait dans les yeux de mon musicien hébété. C'est bien dit, hein ?
Bref, j'entends le clan des Suff et autre cauchemars râler, aussi arrête-je de causer et laisse-je la
place au visuel.Gibson Custom 1987, rouge sang. Ben c'est pas celle-là qu'il a pris.

La bête. Réplique de sa toute première guitare.

Bravo à ma Marie qui avait trouvé. Et à tous les autres qui ne sont pas du genre à laisser des messages sur un blog mais qui pourtant se relèveront cette nuit pour vérifier que les photos n'y sont pas déjà. Hein, les gars ?


A Nashville

Alors n'en déplaise à Stéphane qui fulmine d'impatience de voir je nouveau jouet de son compagnon de vice, je vais d'abord parler de ce que MOI j'ai trouvé à Nashville. Passons les réflexions préliminaires consistant à attirer votre indulgence en vous disant que je n'avais pas fait de shopping depuis des semaines, bref : si vous allez à Nashville, il est dément de repartir sans une bonne paire de bottes. Demandez à Dick Rivers. Moi qui ne suis ni santiag, ni cuir pleine peau, je m'y suis laissée prendre. Dans l'artère principal de Nashville, 2 magasins proposant des bottes de très bonne qualité se disputent le marché et font des offres auxquelles personne ne peut résister. Demandez à Dick Rivers.



Nous ( Loetitia, Marie-Hélène et moi-même) avons donc passé près d'une heure et demie à chercher LA paire de santiag, ni trop western, ni trop frangée, déballant les modèles de manière anarchique et compulsive, défilant au milieu des centaines de bottes alignées sur les promontoires, privant par là même tous les autres clients de la possibilité de trouver leur taille ou plus simplement, de passer dans les allées. Le magasin refuse l'entrée aux français depuis. Mais la bataille fut belle et le butin juteux : pour une paire achetée, deux autres offertes. Viva America. La paire frôlant les 350 dollars, le deal fut vite conclu.




Quoi je m'américanise ? Quoi je suis faible ? Oh ça va les filles, hein, vous auriez fait la même chose !

lundi 8 septembre 2008

Nashville

Deuxième partie de notre semaine d'évacuation/vacances : Nashville.
Entre concert de rock au Basement (s'y rendre absolument), brunch dans le quartier des facs, shopping, chaleur et ambiance, on a a-do-ré. La ville est un mix de cette atmosphère un peu suranée des villes mythiques du Tennessee, et de la vie grouillante et incessante qui s'y développe en permanence. Les rues sont larges et bouillantes, les magazins typiques et pourtant irrésistibles, les buildings à leur place et la musique trône.
Alors bien sur, ceux qui nous connaissent savent déjà ce qu'Arnaud y a trouvé et ce que j'y ai déniché... Non ?
A vos claviers ... Cherchez !

Entr'acte

A celui que j'ai laissé à Marseille et qui sait déjà à quel point il me manque.



Guillaume et son penchant pour les chemises en soie moirée.




Guillaume et une bonne amie à lui.



Guillaume soupesant le ponpon..




Guillaume apprend à parler entre ses dents.






Remerciement spéciaux à nos deux moitiés ; Aziz et Caroline.




samedi 6 septembre 2008

Memphis 2

Puisque la veille nous avions plutôt opté pour l'aspect J'm'en fous du savoir, ch'suis en vacances, mon cerveau est au repos ; mardi, nous avons décidé de reprendre les rennes de la connaissance en main et avons pris le chemin du Civil Rights Museum. Le musée des droits civiques. Retraçant l'histoire et l'évolution du mouvement des droits civiques - autrement formulé, l'histoire du combat de la communauté noire autour de son guide, Martin Luther King - le musée offre une rétrospective hyper documentée et très imagée de la lutte, passant par les lynchages collectifs d'adolescents noirs, aux toilettes réservés Colored/ White, jusqu'à Rosa Parks et à l'assassinat de M. L. King. Si vous voulez étoffer cette partie de votre culture, suffoquer d'indignation et élargir votre réflexion, courez-y. 

Etant dans l'impossibilité de prendre des photos de l'intérieur du musée pour cause... ben d'interdiction... quelques images des alentours.



A l'entrée, une femme, engagée et militante, refuse qu'on exploite encore le nom de Martin Luther King.



L'hotel où M. L. King a été assassiné. Le Lorraine.









Et sa chambre. Continuellement fleurie.










Memphis


Avant que vous ne ricaniez derrière vos écrans, laissez-moi vous expliquer pourquoi nous avons visité Graceland, la maison d'Elvis. Alors j'entends d'ici les mots ringard, indigne et perte de temps. Taisez-vous 2 secondes et essayez de comprendre : d'abord, on ne peut pas séjourner à Memphis sans aller visiter la maison du King. C'est trop dommage. Ensuite, plus qu'une visite à touriste, cette villa est une poche d'histoire et un parfait échantillon de la société américaine des années 70, la starisation en plus. Elvis  y est partout honoré et nous avons appris entre autre qu'il                  avait passé sa vie à faire des chèques pour éponger les dettes des uns et des autres, payer les frais d'hôpitaux d'un voisin démuni ou rhabiller les enfants d'une famille dans le besoin. Et ben c'est touchant figurez-vous. 
Et cette maison... Un décor hallucinant de kitch, frôlant le mauvais goût à tout bout de champs mais finalement incroyable d'audace et d'assurance. 

C'était
juste super. 
On a adoré.