lundi 16 juin 2008

Vendre, vendre, vendre!

Dernière ligne droite. L'appartement doit être rendu le 5 juillet, vide de meuble et de trace. Après avoir pris conscience des prix exorbitants pratiqués par les sociétés de garde-meubles (de 120 à 210 euros par mois pour 7m3), une voie s'est imposée à nous ; vendre nos meubles, vendre ce qui est vendable, vendre à prix cassés, à prix sacrifiés, à prix sacrifice, mais vendre. Nous n'avons aucun meuble de famille, aucune histoire de vieille armoire.
Tout est bon, site de vente entre particulier, vide-greniers, marchés aux puces.
Aujourd'hui, vous avons vendu deux bibliothèques IKEA, noire et blanche. Ayant perdu depuis longtemps tout espoir de tirer un quelconque bénéfice de ces ventes, nous appliquons la règle du 50% de rabais si le meuble est en très bon état, 60% s'il est déjà plus abîmé, au plus offrant s'il est vieux et défraîchi. C'est ainsi que nous entamons l'ère du camping dans un appartement à 820 euros/mois...
Vêtements dans les valises et espace déserté. La chambre résonne maintenant du vide qui l'occupe.





Quant aux marchés aux puces, il est de notoriété publique qu'il faut s'y rendre de bonne heure pour y vendre aux vrais acheteurs : ceux qui se lèvent tôt dans le but d'y laisser des biffetons. Ce que j'ai fait grâce à l'emplacement et la générosité de Loïck et Maud, ma Maud. Seulement, il faut être préparé à ce que l'on vous mette de force trois piécettes dans les mains contre la paire de chaussure de votre homme, paire neuve, paire oubliée, sans vous demander une seule fois votre avis quant au prix qu'on vous en offre. Alors, prise de court, vous refuserez, agacée et revêche, prétextant qu'un euro, c'est trop peu pour une paire de chaussure portée une malheureuse fois. Et vous devrez être prête à entendre, première des milles fois où vous l'entendrez au cours de la journée :"Mais ch'te jure M'dame, j'achète, c'est pour les pauvres après!". Mouais.
Bref, ne vendez rien que vous ne voulez pas vraiment voir partir. C'est trop triste. Proposez des vêtements du fond des tiroirs et bradez. Je n'ai moi-même pas voulu vendre tous mes vêtements.
En revanche, j'ai passé une journée fabuleuse avec Maud, rire et bien-être, devant l'aplomb viril de notre voisin de stand, rougeaud et gras, prêt à tout pour qu'on le remarque, sous la pluie battante, engloutissant des knacks-frites débordant de ketchup. La belle journée. Le beau souvenir. Bisous ma belle.

Et voilà. Fin de journée, stock vendu, porte-manteaux orphelins.

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