Deux mois et demi ici et quelques détails des us et codes de nos amis les américains continuent de me saisir chaque fois que j'y suis confrontée :
- Vos collègues vous disent bonjour toute la journée. Ils vous ont vu le matin, vous ont abordé d'un "Good morning" éclatant de forme et de bonne humeur, mais ils recommencent chaque fois que vous croisez leur chemin dans le couloir D, nuançant parfois d'un "Hey" décontracté ou d'un plus sobre "hello" leurs salutations prolongées.
- Le rythme... Le rythme avec lequel les gens accomplissent les tâches de la vie quotidienne frôle ici le non-sens. En tout cas, dans mon école. Lorsque ce matin j'ai demandé à ce que l'on m'ouvre les portes de ma salle de classe (puisque je n'ai pas les clefs de cette salle dont je partage l'espace avec l'enseignant titre), habituée à devoir patienter un certain moment, j'ai compté les minutes avant l'arrivée du janitor (femme ou homme de service) et de son passe magique. Oui, parce que quand vous demandez au bureau de l'administration, on ne monte pas avec vous pour ouvrir les portes -dont ils ont pourtant toutes les clefs- et on ne vous prête surtout pas les siennes ; on appelle le fameux janitor par les hauts-parleurs. Ce matin 19 mn 53 secondes... Moi qui suis comme chacun sait, patiente au-delà de la commune mesure, j'ai cru devenir marteau.
- Les gamins se foutent absolument de tout ce qui ressemble à du matériel : stylos, règle, gomme, polycopiés distribués, etc. Ils n'écrivent quasi exclusivement qu'avec des crayons de papiers - modèle HB classique que nous connaissons bien outre-atlantique, celui avec la gomme au bout - qu'ils utilisent une fois et jettent au détour d'un coin de classe. Ou cassent en mille morceaux. Idem pour les règles et ne parlons pas des contrôles, ici Tests, Quiz et autre Exam, que les professeurs leur retournent. S'il n'est pas rare de voir le phénomène en France (qui n'a jamais vu une des rédactions patiemment corrigées devant le Confessions Intimes de 23 heures, jetée à la poubelle aussitôt la fin des cours annoncée par la sonnerie ?), ici c'est légion. Et le sol des couloirs se trouvent souvent jonchés de contrôles froissés et abandonnés sans scrupule, comme les poubelles des salles de classe regorgent vite des polycopiés que vous avez mis un temps fou à construire. C'est comme ça. Ca n'est pas dirigé contre vous, c'est juste comme ça. C'est bien simple, je n'ai pas acheté un seul stylo cette année et ma trousse est pourtant complète.
- Les bruits corporels... Alors là, c'est du lourd. On va faire rapide pour éviter de verser dans le physiologique dégueu. Vous savez ce bruit délicat du gamin casse-pied qui se racle le haut de la gorge et le nez pour en extraire une belle huître ? Je vois que vous remettez oui ; et ben ici, ils font tous ça, profs et élèves, et il est malvenu d'en faire la remarque. C'est na-tu-rel. Idem pour les rots et autres souffles interne/externe pour lesquels les gamins s'excusent mais à propos desquels ils ne voient pas le malaise.
- La soumission des enseignants. Alors oui bien sur, j'entends de là où je suis les anti-profs monter sur leurs gros ânes, mais sincèrement les enseignants ici font montre d'une soumission à toute épreuve et dans n'importe quelle circonstances, et cela n'est - aux sons des bruits de couloir- pas sans lien avec la suppression d'une trentaine de postel'année prochaine. Ici, on peut virer un prof. Ce qui aboutit à des situations comme celle de ce soir : semaine de fou avec les tests de district, les corrections, les surveillances, les rapports individuels de chaque élève à rendre, et les réunions. Qui commencent par une séance de relaxation de 15 mn où l'on écoute sur fond de CD de relaxation, un prof lire "You are sit under your favorite tree, the grass is healthy and ready to grow, the rainbow above your shlouder burns into violet, indigo, green and blue... Keep always these colors with you... When I am relaxed, my body and my mind work well... Say it three times..."
Et aussitôt l'ensemble des professeurs de fermer les yeux, mains sur la table, pas un sourire en coin, pas un qui soupire, pas un qui lève les yeux au ciel, pas un qui crie à la perte de temps.
Euh... Ok... Maintenant on va dans quelle salle pour la formation obligatoire de 3 heures (pour un programme qu'on applique pas mais dont on prend connaissance pour inciter les élèves à s'y inscrire) prise sur notre temps libre ?
Enfin.
C'est un peu long non, ce post ?
jeudi 9 octobre 2008
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3 commentaires:
finalement hein...on est pas si mal en France hein ouais???? moi ça me fait halluciner tt simplement...je crois que...j'aurais pété les plombs depuis longtemps, je sais pas comment tu fais pr supporter...ils ont de droles de façons d'etre éduqués!
Et les parents dans tout ça, ils font quoi, ils sont où ? Bon courage tout de même. Bises. Carine
Les parents sont assez absents dans mon école : la plupart ont eu leurs enfants très jeunes (15 à 20 ans) et habitent très loin de l'école. Les élèves se lèvent souvent à 5h, 5h30 du matin pour prendre le seul bus à temps, parce que les parents n'ont pas de voiture. Ils ne viennent donc que rarement au collège et ne sont de toute façon pas très impliqués. Mais comme souvent en France dans les collèges difficiles!
Et puis, les enfants américains sont éduqués différemment et nous n'avons pas DU TOUT les mêmes codes de comportement. C'est ça, le choc culturel.
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