lundi 27 octobre 2008

Première récolte


Et on n'en est pas peu fiers.

Des bananes, oui.

jeudi 23 octobre 2008

Des marais à la campagne

Rite d'expatriée, chaque matin, j'épluche les actualités françaises sur internet pour tenter de me faire une idée précise des informations nationales, des aléas de la crise économique, de la dernière bévue UMP et autres évènement majeurs.
Or chez vous, on parle beaucoup de ce qui se passe ici : le duel McCain-Obama.

Si L'Humanité reste prudent et titre un petit "L'avance d'Obama sur McCain se creuse", Libé va plus loin et ose "l'échéance se rapproche, et l'hypothèse d'un président démocrate et métis à la maison blanche se précise" ; quant au Monde, il propose lui une carte intéractive des sondages concernant l'avancée des candidats état par état, grâce à laquelle on ne peut que constater qu'effectivement, l'avance d'Obama sur McCain se creuse :
http://www.lemonde.fr/web/vi/0,47-0@2-829254,54-1100729,0.html

Or voilà ; d'ici, ce n'est pas tout à fait si transparent.

Obama, inutile de le nier est avant tout un symbole. Immergée dans la communauté noire-américaine comme je le suis, en contact permanent avec des professeurs noirs-américains, des élèves noirs-américains, des parents noirs-américains, j'engrange de précieux témoignages de citoyens engagés dans un soutien acharné à Obama, et les raisons pour lesquelles la campagne revêt cette fois-ci un aspect si crucial : Martin Luther King est dans tous les esprits ici, et les ados sont aussi en colère que leurs arrières-grands parents quand ils ne pouvaient pas s'asseoir à l'avant du bus avec les blancs. Pour mes élèves, tout ça est une histoire de famille dont on parle tous les jours ou presque. Et Obama est celui dont Martin Luther King - I have a dream- rêvait. On aimerait voir un président noir à la Maison Blanche. Les élèves les plus concernés, les plus âgés principalement, portent des badges de soutien au candidat démocrate et la plupart des professeurs fait de même. Des portraits titrant "Barack president" ou "Change we can believe in" s'alignent dans les couloirs, bien que certains de mes collègues ignorent tout ou presque du programme démocrate.
A ce stade, vous êtes en train de vous dire : "Ben oui, c'est donc bien ce que les journaux annoncent, Barack mène."

Et bien non. Si les sondages révèlement clairement un bel engouement pour le candidat démocrate, une large majorité de gens pense ici que Barack Obama ne pourra pas être élu.
Une expatriée française installée aux Etats-Unis depuis 20 ans me disait qu'elle ne voyait pas "comment les américains des états majoritairement ruraux, les pur-jus, pouvaient voter pour un président noir". C'est surement cette Amérique dont elle parlait, qui a dit à un de nos amis parti en vacances dans l'Alabama quelques semaines plus tard : "Nous les couples mixtes, on les pend"...
Un autre, résident américain cette fois-ci, natif de la Nouvelle-Orléans, noir-américain, ancien militaire reconverti dans l'enseignement, disait ne pas vraiment avoir confiance en Barack Obama depuis qu'il avait avoué ses penchants pour la cocaïne dans l'autobiographie qu'il a publiée cette année, révèlant ses années difficiles et ses combats personnels (dont celui contre sa dépendance à la drogue) afin surement de couper l'herbe sous les pieds aux détracteurs de tout poil et de tout bord. L'Amérique est une nation de croyants, ce qui peut-être la pousse à ne pas comprendre ce genre de faux-pas, sinon à ne pas le pardonner. Ce à quoi j'ai répondu, vous me connaissez, "Mais pour les alcooliques, c'est moins problèmatique, non ?"
Enfin, comme me l'a appris ce même collègue, en Louisiane, les citoyens ayant un casier judiciaire perdent leurs droits civiques et n'ont plus celui de voter. Or si je me fie au nombre incensé de parents, d'oncles ou de frères d'élèves en prison ou ayant des soucis avec la justice, il y en a beaucoup qui ont vu s'envoler ce droit. Et ils sont noirs. Autant qui ne pourront pas voter pour leur candidat. Et pour le rêve de Martin.

J'ignore si Barack Obama sera élu président et quoique beaucoup en doutent, j'avoue que j'aimerais voir ce qu'une telle élection pourrait modifier de la face du monde. En tout cas, l'effervescente dans les rues d'une ville comme la Nouvelle-Orléans serait, face à un tel évènement, historique.

samedi 18 octobre 2008

Chapeaux bas

Non vraiment, ça valait le coup que tout le monde les voit...

La plus belle


La plus belle gueule de gator. A vos claviers, votez.


1.






2.







3.










4.







5.






Parc Jean Lafitte, 2° session.

Pour cause de parents en visite (magnifique cadeau d'anniversaire que cette arrivée à l'aéroport de la Nouvelle-Orléans, merci maman, merci papa), nous sommes retournés au parc Jean Lafitte. Avides d'y voir des alligators sommeiller sur les bords du trail en bois de mer, nous avions affuté les objectifs. Et ben cette fois-ci, la faune y était très différente. Beaucoup je le sais ne vont pas aimer les photos qui suivent, mais il est de mon petit devoir de touriste-résident, de tenir à jour mes découvertes relatives à la saisissante mixité de l'environnement louisianais.

Cette fois-ci, on a vu un serpent et des lapins! Et quelques gators, c'est vrai.


Après recherches, il semblerait que ce magnifique serpent d'un bon mètre cinquante soit un Eastern Yellow Bellied Racer. Non venimeux, il était là comme on cherche son chemin, impatient de nous filer entre les pieds. Bon, 1m50, ça fait long quand même.










Ne me demandez pas ce qu'un lapin de garenne faisait dans un marais saturé d'alligators, je ne le sais pas. Et visiblement, lui non plus.

lundi 13 octobre 2008

Erratum


Alors voilà, on me dit "Ouais, tes photos elles s'ouvrent pas quand on clique dessus, on voit rien, on voit pas l'araignée!" Bon pas de problème, il suffit de demander les gars, hein!
Juste pour info, il s'agit d'une banana spider ou Golden Silk Spider. Elle pique mais on s'en remet au bout de 24 heures. Et elle atteint ici à peu près 15 cm. Et oui.



"Et puis pour l'alligator, c'est pareil, on voit pas comme t'es tendue quand tu passes à côté"... Ok, aucun souci, je vous la remets!



dimanche 12 octobre 2008

Chez l'ami Gator

Beau dimanche d'octobre, réveillés à 11 heure comme il se doit, envie de Nature et de profiter des 26°C ambiants. Direction The National Historic Park, Jean Lafitte. 

Appareil photo en main, produit anti-moustique Off Deep Wood (le meilleur et le plus puissant selon mes collègues américains) répandu sur 90% de la surface dermique des nos bras, nuque et oreilles, pantalon long, chaussures fermées, nous nous préparions à une visite dans les bayous du sud louisianais.

Le Parc National Lafitte est une réserve naturelle au coeur des bayous, de l'autre côté du Mississippi à 30 minutes de la Nouvelle-Orléans. L'entrée est gratuite et la randonnée dure à peu près 2 heures. Seule consigne disait la brochure remise par le gars de l'acceuil : ne pas s'écarter du trail, le sentier. Ca promet.
En fait de sentier, il s'agit d'un chemin à l'allure de ponton qui passe au travers des marais.

Alors après avoir embarqué avec nous Marie-Hélène et son Antoine (arrivé hier par l'avion de 18 heures) et roulé 32 minutes, nous garons la voiture sur le bord de la route, en pleine forêt humide, à l'entrée d'un sentier difficilement repérable tant il est mangé par la nature environnante. On descend de la voiture, on fait 4 mètres et damned, j'ai le malheur de tomber sur ça : 
Et ne me dites pas "Ben quoi, on a les mêmes en France", parce que celle-là, elle a la taille de votre main (la plus grosse des deux) et elle est suspendue entre les arbres, à hauteur d'yeux.

C'est pour cette raison que Marie-Hélène et
 moi avons passé les 30 minutes suivantes accrochées l'une à l'autre (à deux, c'est plus difficile de se faire manger), courbées sur nous-mêmes dans l'espoir d'éviter de se laisser enrubanner par une toile qui pendouillait là.
Bref, on était liquide de trouille.

Les hommes partis devant, on avançait à l'allure modéré de celles qui savent que quelque chose les attend.

Sagement, au détour du sentier, couché au ras du ponton, il somnolait. Et nous avons tout bonnement hal-lu-ci-né. Je laisse les photos parler d'elles-mêmes.

Alors comme vous le voyez, rien ne sépare la faune des sentiers et le passage a été un peu...comment dire...crispé...
Il avait l'air friendly comme le disait un visiteur, mais un alligator de 3 mètres reste un alligator de 3 mètres.
Et ne me dites pas "Ben quoi, on a les mêmes en France", parce que ceux qu'on trouve en France, ils sont moins gros, plus rapides, leur queue repousse quand on la leur arrache et on appelle ça des lézards.


On 
aurait presque pu le toucher... 
Si on avait voulu se débarrasser 
du bras qu'on a toujours en trop.




En-dehors de lui, cette visite a été notre première vraie découverte des bayous. Le touriste est rare, le silence bienfaiteur et les paysages splendides.
 


Des arbres tri-centenaires dont la mousse espagnole trempe dans l'eau des marais.




Symétrie parfaite de la nature.
(J'entends quelqu'un rire là : 
mes commentaires 
ne vous plaisent pas peut-être ? 
Alors voilà, on n'a plus le droit 
de faire un peu de poésie, c'est ça?)




Les bayous à
 perte de vue.








samedi 11 octobre 2008

Chez nous

Décidés à ne pas dépenser des sommes exorbitantes dans l'ameublement de notre chez nous, mais à nous y installer de manière assez confort, nous sommes devenus des gitans.
Je vous explique : pas envie d'investir dans un canapé, mais envie d'un canapé quand même. Pas du tout partant pour acheter un bureau, mais besoin d'un bureau malgré tout! Donc, nous avons mis à profit les ressources naturelles de la Nouvelle-Orléans. Je laisse les photos parler pour nous.
Le canapé : une palette ayant servie à transporter des bouquins, récupérée à l'école d'Arnaud, un matelas de futon récupéré également, nettoyé et rehoussé, des coussins achetés chez Wallmarket. Prix de l'ensemble : 80 dollars. (59 euros)



Le bureau : après Gustav, les panneaux de signalisation jonchaient le sol des rues de notre quartier, tombés mais pas abîmés. Alors entre les rondes des camions de militaires venus surveiller les lieux, nous en avons piqué un. Honteux mais déterminés. Il nous a fallu acheter des tréteaux suffisamment hauts au Lowe's du coin (Leroy Merlin local) pour qu'on puisse y travailler debout, meilleure position selon Arnaud. Coût de l'ensemble : 40 dollars. (29 euros)





La bibliothèque, au fond à droite : Une idée d'Arnaud (bonne, je dois le dire), une palette récupérée une fois de plus à son école.
Sur la gauche, une étagère métallique récupérée dans la rue, nettoyée, poncée et bombée rouge passion.
Et le drapeau américain fourni par mon collège en début d'année.
Coût de l'ensemble : 0 dollar.

Vos avis ?

jeudi 9 octobre 2008

Empoi du temps type

D'abord le cadre : arrivée au collège 7 h 30, départ 16 h 00.
Une à deux réunions par semaine jusqu'à 17 heures.
Journée sans temps libre (ni récréation inconnue ici, ni temps trop de temps pour manger le midi: 16 minutes) avec toutefois une heure de Planning Time qui est censée vous permettre de faire vos photocopies, vos corrections, etc. Mais sur laquelle on vous demande très souvent de cover a classroom d'un professeur absent.
Je sais pas les profs français (pas les autres, je sais ce que vous en pensez, vous...), qu'est-ce que vous en dites ?

Ce qui me saisit à chaque fois

Deux mois et demi ici et quelques détails des us et codes de nos amis les américains continuent de me saisir chaque fois que j'y suis confrontée :

- Vos collègues vous disent bonjour toute la journée. Ils vous ont vu le matin, vous ont abordé d'un "Good morning" éclatant de forme et de bonne humeur, mais ils recommencent chaque fois que vous croisez leur chemin dans le couloir D, nuançant parfois d'un "Hey" décontracté ou d'un plus sobre "hello" leurs salutations prolongées.

- Le rythme... Le rythme avec lequel les gens accomplissent les tâches de la vie quotidienne frôle ici le non-sens. En tout cas, dans mon école. Lorsque ce matin j'ai demandé à ce que l'on m'ouvre les portes de ma salle de classe (puisque je n'ai pas les clefs de cette salle dont je partage l'espace avec l'enseignant titre), habituée à devoir patienter un certain moment, j'ai compté les minutes avant l'arrivée du janitor (femme ou homme de service) et de son passe magique. Oui, parce que quand vous demandez au bureau de l'administration, on ne monte pas avec vous pour ouvrir les portes -dont ils ont pourtant toutes les clefs- et on ne vous prête surtout pas les siennes ; on appelle le fameux janitor par les hauts-parleurs. Ce matin 19 mn 53 secondes... Moi qui suis comme chacun sait, patiente au-delà de la commune mesure, j'ai cru devenir marteau.

- Les gamins se foutent absolument de tout ce qui ressemble à du matériel : stylos, règle, gomme, polycopiés distribués, etc. Ils n'écrivent quasi exclusivement qu'avec des crayons de papiers - modèle HB classique que nous connaissons bien outre-atlantique, celui avec la gomme au bout - qu'ils utilisent une fois et jettent au détour d'un coin de classe. Ou cassent en mille morceaux. Idem pour les règles et ne parlons pas des contrôles, ici Tests, Quiz et autre Exam, que les professeurs leur retournent. S'il n'est pas rare de voir le phénomène en France (qui n'a jamais vu une des rédactions patiemment corrigées devant le Confessions Intimes de 23 heures, jetée à la poubelle aussitôt la fin des cours annoncée par la sonnerie ?), ici c'est légion. Et le sol des couloirs se trouvent souvent jonchés de contrôles froissés et abandonnés sans scrupule, comme les poubelles des salles de classe regorgent vite des polycopiés que vous avez mis un temps fou à construire. C'est comme ça. Ca n'est pas dirigé contre vous, c'est juste comme ça. C'est bien simple, je n'ai pas acheté un seul stylo cette année et ma trousse est pourtant complète.

- Les bruits corporels... Alors là, c'est du lourd. On va faire rapide pour éviter de verser dans le physiologique dégueu. Vous savez ce bruit délicat du gamin casse-pied qui se racle le haut de la gorge et le nez pour en extraire une belle huître ? Je vois que vous remettez oui ; et ben ici, ils font tous ça, profs et élèves, et il est malvenu d'en faire la remarque. C'est na-tu-rel. Idem pour les rots et autres souffles interne/externe pour lesquels les gamins s'excusent mais à propos desquels ils ne voient pas le malaise.

- La soumission des enseignants. Alors oui bien sur, j'entends de là où je suis les anti-profs monter sur leurs gros ânes, mais sincèrement les enseignants ici font montre d'une soumission à toute épreuve et dans n'importe quelle circonstances, et cela n'est - aux sons des bruits de couloir- pas sans lien avec la suppression d'une trentaine de postel'année prochaine. Ici, on peut virer un prof. Ce qui aboutit à des situations comme celle de ce soir : semaine de fou avec les tests de district, les corrections, les surveillances, les rapports individuels de chaque élève à rendre, et les réunions. Qui commencent par une séance de relaxation de 15 mn où l'on écoute sur fond de CD de relaxation, un prof lire "You are sit under your favorite tree, the grass is healthy and ready to grow, the rainbow above your shlouder burns into violet, indigo, green and blue... Keep always these colors with you... When I am relaxed, my body and my mind work well... Say it three times..."
Et aussitôt l'ensemble des professeurs de fermer les yeux, mains sur la table, pas un sourire en coin, pas un qui soupire, pas un qui lève les yeux au ciel, pas un qui crie à la perte de temps.
Euh... Ok... Maintenant on va dans quelle salle pour la formation obligatoire de 3 heures (pour un programme qu'on applique pas mais dont on prend connaissance pour inciter les élèves à s'y inscrire) prise sur notre temps libre ?

Enfin.

C'est un peu long non, ce post ?

jeudi 2 octobre 2008

Les études supérieures

Aujourd'hui nous sommes jeudi, et comme chaque mercredi et chaque jeudi de la semaine, mon emploi du temps est modifié. Il faut savoir pour intégrer l'information, que les élèves américains ont le même emploi du temps tous les jours, le tout se découpant en 7 "periods". Même matière, même classe, même prof, mêmes horaires. Sauf le mercredi où les périodes impaires sont doublées et où les périodes paires sont supprimées, et le jeudi où c'est évidemment l'inverse. C'est pourquoi je déteste le jeudi. Avoir deux heures un groupe qu'on a du mal à supporter 10 minutes, c'est tout à fait détestable. Mais bref.
Aujourd'hui donc, alors que je m'apprêtais à faire réserve de patience, de calme et d'indulgence, une élève est venue me dire que tous les 8th grades étaient attendus à la cafétéria pour une intervention spéciale. Une chercheuse de l'Université de Tulane venait en effet leur exposer un programme conçu pour leur niveau visant à les impliquer dès maintenant dans la vie universitaire, ce qui, sur le papier, les amènerait plus facilement à poursuivre leurs études supérieures, du moins, à leur en communiquer l'envie. Il s'agit de consacrer pour eux 2 samedis par mois à l'université afin d'y profiter de sessions de rattrapage, d'approfondissement, de perfectionnement et de découverte dans les disciplines choisies.
Dans le gigantissime laps de temps où la coach tentait de faire taire les futurs ingénieurs, j'ai eu l'occasion de discuter avec cette femme si impliquée dans le devenir des élèves des écoles publiques de la Nouvelle-Orléans.
Enseignante pendant de nombreuses années, elle a décidé de prendre le mal à la source et de s'intéresser aux raisons pour lesquelles la grande majorité des élèves afro-américains ne poursuivent pas d'études supérieures et dans nombre de cas également, ne vont pas même au lycée. Je lui faisais part de mon impression concernant mes élèves, de voie sans issue au regard des difficultés qu'ils semblent rencontrer et du peu de moyens dont disposent les familles. Je lui disais qu'il n'y avait, après le collège, aucun établissement scolaire autre que le lycée ; pas d'enseignement professionnel, pas de formation en alternance. M'appuyant sur le seul éclairage argumentatif à ma disposition - la France, je lui disais qu'il était possible d'y poursuivre des études universitaires quand bien même l'on n'est pas "a great football player" bénéficiant à ce titre de bourses exceptionnelles. Ici, il faut être bon en sport ou à l'école ou n'être rien.

"This is exactly the thrue", m'a-t-elle répondu.

Forte d'études comparatives poussées entre les "Black students in America" et les "Black students in Great Britain", elle se désolait de ce que le Etats-Unis avaient à offrir à ces élèves qui pour la très large majorité ne feraient au mieux pas d'études supérieures, au pire n'iraient pas au lycée. Elle évoquait aussi la discipline qui en Grande-Bretagne encadre les élèves de façon très stricte et trés carrée, exigeant par exemple un silence total dans les classes, des élèves debout au début de l'heure, des "Yes, Miss Marple" à tout bout de questions, etc. Ce qui, dit-elle en jetant un regard à la ronde, n'est pas le cas ici et ne met pas les élèves dans de bonnes conditions de travail.

Cette femme m'a fait réfléchir. Le système français tel que je le connais, cette scission après le collège en deux voies scolaires distinctes (lycée général, lycée professionnel) ne m'apparaissait pas aussi évidente et nécessaire que je le conçois ce soir. Comment ne pas envisager que tous les élèves ne veulent pas et ne peuvent pas (moyens financiers, intellectuels, motivation) aller en high school (=lycée) et que donc, beaucoup se retrouvent à 13 ou 14 ans sur le marché du travail. C'est-à-dire sur celui du chômage et de la misère, financière, intellectuelle, etc.

Que feriez-vous, vous, à 14 ans, libéré de l'école ?

mercredi 1 octobre 2008

La Louisiane et les Etats-Unis

Dans nos esprits, au fait d'une certaine vision géopolitique du monde, la Louisiane appartenait aux Etats-Unis.
La Louisiane, je ne sais pas; mais la Nouvelle-Orléans, c'est très improbable.
Ici, vous vous trouvez sur un territoire tampon qui fusionne l'Amérique du nord, sa langue, ses fast-food, ses horaires, sa ségrégation socialo-capitaliste ; et l'Amérique du sud, sa langue, sa cuisine, son rythme, sa langueur, ses pauvres, ses rues défoncées...
On n'est pas vraiment aux USA lorsque l'on habite à la Nouvelle-Orléans.