Deuxième semestre à l'Université de la Nouvelle-Orléans.
Programme dense : 3 cours par semaine, en plus de mon boulot de prof. Mais j'aime ces semaines surchargées.
L'un de mes cours, portant sur la mythologie gréco-latine puisée au coeur des textes sources (en latin donc, pour la plupart), s'annonce comme un vrai challenge : le cours est enseigné par un professeur espagnol, en anglais, qui émaille son discours de latin ...
Je traduis : un anglais marqué par un fort accent espagnol et par des intermèdes en latin, est la langue d'apprentissage de ce cours.
Je traduis encore : c'est l'enfer...
Quoique le cours soit extrêmement intéressant, le professeur extrêmement qualifié, les textes extrêmement légitimes et fondateurs, il s'agit là pour moi d'un cours qui va nécessiter une remise à niveau en latin des plus urgentes. Et tout ça n'est pas sans me rappeler ces magnifiques années à l'Université de Reims où, nulle en latin depuis le premier jour, j'y ai obtenu le seul zéro de ma scolarité. Enfin.
Mais c'est l'une des caractéristiques des Universités aux Etats-Unis : les profs y sont d'horizons très divers et apportent une culture personnelle nouvelle. Ils sont américains spécialistes de Shakespeare et traducteurs, Français et musiciens, sociologues et amoureux de Proust, Espagnols spécialistes des langues romanes, fascinés par Les Mémoires d'Hadrien, parfaitement trilingues pour la plupart, linguistes éclairés évidemment, farfelus bien sûr.
On y est en contact permanent avec des gens très à l'écoute, beaucoup plus qu'en France, désireux de partager, d'aider, d'encourager.
J'ai hâte d'être jeudi prochain.
samedi 23 janvier 2010
samedi 9 janvier 2010
Même dans les bonnes écoles...
Entendu hier midi alors que je pressai les derniers gamins qui finissaient de manger et que je surveillai dans la cafeteria :
Même dans les bonnes écoles, certains élèves Noirs ont une facilité démoniaque à avancer cet argument invalide du racisme pour tout et n'importe quoi, renforçant constamment cette scission omniprésente entre les deux communautés. Quel dommage.
elle : "You rush me 'cause I'm Black!"
moi : "No, I don't rush you 'cause you're Black, I rush you 'cause you're slow, girl !"
moi : "No, I don't rush you 'cause you're Black, I rush you 'cause you're slow, girl !"
Même dans les bonnes écoles, certains élèves Noirs ont une facilité démoniaque à avancer cet argument invalide du racisme pour tout et n'importe quoi, renforçant constamment cette scission omniprésente entre les deux communautés. Quel dommage.
lundi 4 janvier 2010
Etre prof dans une bonne école
Etre prof dans une bonne école de la Nouvelle-Orléans n'a, vous devez commencer à le savoir, rien à voir avec le rôle de prof dans une bonne école française. Quelques exemples :
- Les élèves vous font des hugs (=câlins) et vous prennent dans leur bras à tout bout de champs. Pour dire bonjour, pour dire au revoir, pour la nouvelle année, pour le début des vacances, pour vous signifier qu'ils sont contents. La plupart du temps, les profs français ont la réputation de ne pas "accepter les hugs", pudeur franco-française oblige, et donc les élèves testent vos limites concernant cette manifestation de sympathie. Pourtant, sitôt qu'ils sentent une faiblesse, une vulnérabilité de jour de grande fatigue, un relâchement, ils foncent et vous vous retrouvez avec une grappe de 5 à 6 élèves pendus à vos manteaux. Un peu comme au centre aéré quand vous étiez "l'anim" des 4-6 ans, en somme.
- Les élèves vous aiment. Et ça n'est pas une mince différence. Une bonne note, une récréation imprévue, un petit moment sympa au cours de la séquence, et les I love you pleuvent sur vos épaules attendries.
- Les mères d'élèves organisent des goûters, pour tout et pour rien, et réclameront même si vous avez eu le tort de ne rien organiser par vous-même arrivé au mois de décembre. Régulièrement, vous verrez donc débouler une mère d'élève dans votre salle de classe, les bras chargés de victuailles (doritos, sandwich triangles, philadelphia cheese, Dr Peppers) qui, le sourire aux lèvres, vous dira "Have fun!" avant de repartir en ayant au préalable embrasser bruyamment sa fille de 15 ans.
- Les élèves vous offrent des cadeaux! Nous avons d'ailleurs enregistrer un record Arnaud et moi, lors des fêtes de fin d'année. Je laisse la photo parler d'elle-même.
- Les élèves vous font des hugs (=câlins) et vous prennent dans leur bras à tout bout de champs. Pour dire bonjour, pour dire au revoir, pour la nouvelle année, pour le début des vacances, pour vous signifier qu'ils sont contents. La plupart du temps, les profs français ont la réputation de ne pas "accepter les hugs", pudeur franco-française oblige, et donc les élèves testent vos limites concernant cette manifestation de sympathie. Pourtant, sitôt qu'ils sentent une faiblesse, une vulnérabilité de jour de grande fatigue, un relâchement, ils foncent et vous vous retrouvez avec une grappe de 5 à 6 élèves pendus à vos manteaux. Un peu comme au centre aéré quand vous étiez "l'anim" des 4-6 ans, en somme.
- Les élèves vous aiment. Et ça n'est pas une mince différence. Une bonne note, une récréation imprévue, un petit moment sympa au cours de la séquence, et les I love you pleuvent sur vos épaules attendries.
- Les mères d'élèves organisent des goûters, pour tout et pour rien, et réclameront même si vous avez eu le tort de ne rien organiser par vous-même arrivé au mois de décembre. Régulièrement, vous verrez donc débouler une mère d'élève dans votre salle de classe, les bras chargés de victuailles (doritos, sandwich triangles, philadelphia cheese, Dr Peppers) qui, le sourire aux lèvres, vous dira "Have fun!" avant de repartir en ayant au préalable embrasser bruyamment sa fille de 15 ans.
- Les élèves vous offrent des cadeaux! Nous avons d'ailleurs enregistrer un record Arnaud et moi, lors des fêtes de fin d'année. Je laisse la photo parler d'elle-même.
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